Le secrétaire général adjoint des Nations unies en charge des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a clôturé hier, mercredi 7 juin, une visite de cinq jours en République démocratique du Congo. Le numéro deux des Nations Unies a fait part des échanges avec le gouvernement sur la transition dans le processus de départ des casques bleus du pays après plus de vingt ans de mission. À Kinshasa, Jean-Pierre Lacroix est revenu sur la nécessité de la montée en puissance de l’État congolais avant tout départ définitif face au vide sécuritaire, observé notamment en Ituri.
La Monusco l’avait déjà évoqué sans détours : la concentration des efforts militaires sur la crise du M23 dans la province du Nord-Kivu a créé d’énormes vides sécuritaires dans la province de l’Ituri, l’un des principaux foyers des violences dans le pays, où Jean-Pierre Lacroix a débuté sa visite en RDC.
Conséquence, entre fin 2022 et la mi-mai, plus de 500 civils ont été tués par les groupes armés. Si le départ des casques bleus est impératif pour Kinshasa, Jean-Pierre Lacroix confronte la pression à la réalité. « En Ituri, mais aussi dans d’autres provinces où nous sommes présents, il y a des centaines de milliers de personnes qui sont protégées aujourd’hui quasi exclusivement et souvent exclusivement par la présence de la Monusco. Et si elle partait demain, ces civils seraient en très grave danger d’être massacrés. Les populations que nous rencontrons dans ces camps, dans ces sites de déplacés nous disent : restez, surtout ne partez pas ! »
Pour le numéro deux de l’ONU, les priorités sont clairement définies.
« La direction, c’est de travailler avec les autorités non seulement pour que se poursuive le soutien mutuel, mais aussi pour favoriser la montée en puissance de l’État congolais, mais le faire de manière à ce qu’en aucun moment il n’y ait un vide dans la protection assurée à cette population ».
Jean-Pierre Lacroix note qu’il y a nécessité d’agir « très vite » en ce qui concerne le programme de désarmement et démobilisation des groupes armés, confronté au manque des moyens. Et alors que le climat politique est tendu à six mois des élections et en dépit de ses contacts avec les acteurs de l’opposition et du pouvoir, le diplomate onusien ne s’est pas attardé sur le volet politique.
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