Union africaine: le sommet de l’UA s’ouvre sur un constat inquiet «d’affaissement» des institutions»

Le sommet de l’Union africaine s’est ouvert hier, mercredi 14 février, à Addis-Abeba. Une trentaine de présidents et de chefs de gouvernement sont attendus en fin de semaine dans la capitale éthiopienne pour la 37e Conférence des chefs d’État de l’organisation. Mercredi matin, c’est le Conseil exécutif de l’UA, composé des ministres des Affaires étrangères, qui a ouvert le sommet. Notamment avec le discours de Moussa Faki Mahamat. Le président de la Commission de l’Union africaine a dressé un tableau inquiétant de la situation en Afrique, atteinte par plusieurs conflits et coups d’État.

​« Graves tensions en Ukraine », « Une guerre d’extermination » à Gaza, Moussa Faki Mahamat ne mâche pas ses mots en parlant d’un monde livré, dit-il, à « une violence aveugle ». Le président de la Commission de l’UA n’épargne pas l’Afrique, atteinte par un amoncellement de conflits et de coups d’État qui compromettent, selon lui, gravement l’avenir des institutions régionales africaines :

« Se déroule un autre nouveau phénomène d’affaissement de nos institutions de gouvernance, régionales et continentale, [qui s’]inquiètent du sort de l’organisation continentale, puisque les communautés économiques régionales en sont les piliers. Pour combien de temps l’édifice résistera-t-il à l’affaissement de ses piliers, de ses fondations ? »

La diplomatie comorienne, dont le pays assurait la présidence de l’UA cette dernière année, se montre moins virulente, mais partage les mêmes craintes sur la Cédéao.

« Les transitions politiques au Mali, au Niger et au Burkina Faso semblent s’enliser et le retrait de ces trois pays du bloc régional n’est pas de nature à favoriser le retour rapide à une normalisation institutionnelle, regrette Dhoihir Dhoulkamal, ministre comorien des Affaires étrangères. Il appartient à la Cédéao d’entamer des discussions franches et sincères avec ces trois États membres pour sortir rapidement, et par le haut, de cette situation dommageable aux deux parties. »

Le diplomate comorien déplore « une épidémie de changements anticonstitutionnels » sans jamais citer de pays, à l’instar du Sénégal, dont la crise actuelle n’a pas été abordée cette première journée.

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