C’est la fin d’une époque. Le professeur de français, Ndongo Sarr, a été élu dans la nuit de dimanche à lundi, Secrétaire général du Cadre unitaire des syndicats d’enseignants du moyen-secondaire (Cusems) pour un mandat de trois ans, lors de l’Assemblée générale tenue ce week-end à l’Arène nationale. Le Cusems a choisi la continuité : Ndongo Sarr était jusqu’ici le Secrétaire général adjoint du Cusems. Et en 2012-2013, il avait assumé les fonctions de Secrétaire général par intérim, après la fin du mandat de Mamadou Mbodji.
Après deux mandats, Abdoulaye Ndoye ne pouvait plus faire acte de candidature, selon le Règlement intérieur de l’organisation. Pour Abdoulaye Ndoye, les 9 ans à la tête du Cusems, c’est la fin d’une décennie de «combats» dont le couronnement a été la signature des accords avec le gouvernement, qui ont permis de fortes revalorisations salariales aux enseignants.
«C’est un moment important dans la vie d’une organisation syndicale. Il s’agit de manière transparente et démocratique, de renouveler nos instances. Et cela donne une nouvelle inspiration à l’organisation. Quand on vous confie une mission et que vous terminiez en beauté, vous êtes fier de rendre le tablier», expose Ndoye. Si le thème de la rencontre était «L’attractivité du métier de l’enseignement : états des lieux et perspectives», Abdoulaye Ndoye n’a pas manqué de souligner la désaffection qui frappe leur secteur.
Il dit : «on assiste à un moment de dévalorisation de l’enseignent. Les gens viennent dans l’enseignement non par vocation par mais par défaut, on doit mettre les enseignants dans de très bonnes conditions pour rendre le métier plus attractif. J’ai assisté à une réunion avec le ministre, et j’espère cette fois le gouvernement va respecter ses engagements», balance Ndoye. Il a participé vendredi au Conseil interministériel sur la rentrée des classes. C’était la dernière rencontre officielle à laquelle il participait en tant que Secrétaire général du Cusems. Ce jour-là, il a demandé le respect des protocoles d’accords signés afin d’aboutir à une année académique sans grève. «L’Etat connaît tout ce qui se passe dans l’école. La balle reste dans le camp du gouvernement.
Le point le plus saillant est le respect des engagements souscrits à l’endroit des organisations syndicales. Le combat du Cusems c’est l’équité et la justice.» Depuis dimanche, Ndongo Sarr a pris les rênes du Cusems. D’autres profils ont intégré l’équipe dirigeante afin de répondre aux attentes des enseignants. Aujourd’hui, les deux syndicats majoritaires dans le moyen-secondaire ont de nouveaux visages.
Saourou Sène a aussi passé le relais à El Hadji Malick Youm
Après deux mandats à la tête du Syndicat autonome des enseignants du moyen-secondaire (Saemss), Saourou Sène a aussi passé le relais à El Hadji Malick Youm, qui était Secrétaire général adjoint du syndicat. C’était il y a une semaine.
Suite des activités syndicales Elu en 2016, il avait succédé à Mamadou Lamine Dianté. Comme au Cusems, Saourou Sène, après 6 ans, ne pouvait pas se représenter pour un troisième mandat. «Aujourd’hui, à l’heure du bilan, je crois que si nous comparons les salaires de 2016 et ceux de 2022, on sait quand même que cet effort-là a été couronné de succès. J’en remercie le Tout-Puissant, et bien entendu les enseignants du Sénégal qui nous ont accompagnés dans ce combat, mais également le gouvernement du Sénégal qui a accédé à cette revendication, en revalorisant les salaires», avançait-il au moment de faire ses adieux.
Il ajoute : «J’ai toujours dit que la prouesse, ce n’est pas de faire un concours et de quitter le secteur de l’éducation et aller ailleurs, la prouesse, c’est de travailler et faire de telle sorte que l’enseignant reste enseignant, mais qu’il soit respecté dans sa dignité d’enseignant.» Aujourd’hui, Ndongo Sarr et El Hadji Malick Youm auront un mandat qui ne sera pas de tout repos : «Consolider les acquis et respecter les accords.»
Avec Le Quotidien
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