Au Tchad, des partis politiques sont de nouveau autorisés, mais les accusations de troubles à l’ordre public et d’atteinte à la sûreté de l’État sont bien maintenues. Explications.
Dans un communiqué vendredi soir, le ministre de l’Administration du territoire, Limane Mahamat, a annoncé la levée de la suspension de sept formations politiques qui avaient appelé à des manifestations le 20 octobre dernier. Pour mémoire, la mobilisation avait causé la mort de 50 à 300 personnes selon les bilans donnés par les différents camps. Par la suite, les autorités de transition avaient décidé d’interdire les activités de ces partis. Des figures de l’opposition sont en exil depuis.
Pour le gouvernement, la levée de cette interdiction est une décision administrative, mais, selon le porte-parole du gouvernement, Aziz Mahamat Sale, joint par Sidy Yansané de la rédaction Afrique, les accusations de troubles à l’ordre public sont bien maintenues.
« Le texte prévoit que la suspension est faite pour trois mois, et bien évidemment, après évaluation de la situation, dans ce contexte de réconciliation post-dialogue, il est évident qu’il fallait aussi travailler dans le sens de l’apaisement et c’est l’objet principal de cette décision.
Mais bien évidemment, ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que la procédure judiciaire suit son cours, sinon on ne serait pas un État de droit. Il y a une procédure judiciaire qui a été entamée au niveau national, des investigations ont été faites et continuent de l’être. Vous n’êtes pas sans savoir aussi qu’il y a une commission d’enquête internationale. La responsabilité définitive sera faite à la fin de cette procédure judiciaire… »
Les partis politiques doivent s’exprimer dans le cadre de la loi :
« Le gouvernement a pris ses responsabilités dans le cadre de ce que légalement il peut faire, à travers les décisions d’accalmie, et permettre à ce que la démocratie puisse se renforcer dans ce pays à travers l’expression également des partis politiques, mais cette expression, elle devra se faire dans le cadre de la loi. »
Parmi les partis de nouveau autorisés figurent les Transformateurs de Succès Masra. L’opposant qualifiait vendredi sur notre antenne la décision du gouvernement de « non-événement ».
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