Après le Royaume-Uni, les États-Unis et l’UE, l’ONU s’alarme des violences « à grande échelle » au Soudan, après l’attaque des Forces de soutien rapide du général Hemedti sur la ville d’Ardamata, à quelques kilomètres de El-Geneina, au Darfour. Des témoignages crédibles font état de plus de 1 000 morts en deux jours, a indiqué le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. Une inquiétude partagée par le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, qui a déclaré mardi soir que cela témoignait « d’une escalade des conflits interethniques et intercommunautaires au Soudan ».
Il y a dix jours, les Forces de soutien rapide du général Hemedti lançaient une offensive sur une position de l’armée à Ardamata, à quelques kilomètres d’El-Geneina. Après avoir rapidement mis en déroute l’armée soudanaise, les FSR se sont retournés contre les habitants, en majorité de l’ethnie Masalit.
Selon plusieurs sources, les violences ont duré deux à trois jours, ciblant notamment un camp de déplacés, explique Hussein Harran, militants des droits de l’homme, qui a fui El-Geneina il y a quelques semaines. « Ils ont pris pour cible des maisons, le camp de réfugiés et ils ont tué de nombreuses personnes. Ils ont tué tous les hommes, les enfants et des femmes. On a également entendu qu’il y avait eu des viols. Les FSR ont ciblé des leaders de la communauté masalit, l’un d’eux a notamment été tué à son domicile avec toute sa famille. C’est une véritable crise, un génocide. »
Dix jours après, le nombre de victimes est encore incertain – la région sous contrôle des paramilitaires – est difficilement accessible. Mais plusieurs organisations évoquent plus de 1 000 morts.
Plusieurs milliers de déplacés ont également fui la ville, indique le Haut-Commissariat aux réfugiés. L’organisation se prépare d’ailleurs à un nouvel afflux de réfugiés au Tchad voisin, précisant que « plus de 8 000 personnes ont déjà traversé la frontière rien qu’au cours de la semaine dernière ».
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