Le chef de l’humanitaire à l’ONU Martin Griffiths est arrivé mercredi 3 mai au Soudan par la mer, à Port Soudan, où des dizaines de milliers de Soudanais stationnent pour fuir le conflit. Le responsable onusien a réclamé aux deux parties un passage sécurisé pour l’aide humanitaire et à ceux qui critiquent l’ONU de ne pas en faire assez, il a insisté qu’il était « extrêmement difficile » pour ses équipes de travailler au Soudan, car les milices y font régner leur loi : près de 17 000 tonnes d’aide humanitaire ont d’ailleurs été volées.
Le coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU Martin Griffiths n’a pas eu à aller chercher bien loin pour expliquer combien il était difficile pour ses équipes d’assumer leurs missions humanitaires : six camions du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été pillés ces derniers jours sur la route. À la manière des voleurs de diligences, ce sont des membres des milices, des criminels, ou même parfois des soldats de l’un ou l’autre camp qui retirent leurs uniformes lorsqu’ils ne sont pas au combat, revêtent une cagoule et mettent en joue les convois humanitaires.
Ce sont des bandits, aux yeux de l’ONU, qui ont détourné 17 000 tonnes de marchandises acheminées par les Nations Unies, sur les 80 000 dont l’organisation disposait. Soit près d’un quart de ses réserves.
La situation n’est pas nouvelle : les vols sont devenus courants au Soudan depuis deux ans. Mais cette constatation choque à nouveau étant donné le contexte violent, l’envolée des prix des biens de consommation basiques et les besoins des civils, surtout à Khartoum. 100 000 réfugiés ont déjà franchi les frontières soudanaises. L’ONU estime que si la situation empire, ce seront près de 800 000 personnes qui pourraient quitter le pays.
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