Le lieutenant-général Yassir al-Atta, commandant en chef adjoint de l’armée soudanaise, est finalement sorti mardi de son silence. Après deux jours d’informations contradictoires et d’ambigüité, il a nié, sans les évoquer directement, les rumeurs faisant état d’un coup d’État à la zone militaire de Wadi Saydna à Omdurman.
Il a affirmé l’unité des forces armées régulières qui opèrent « d’un seul cœur derrière les dirigeants et selon une hiérarchie organisée ». Le lieutenant-général al-Atta a cherché à faire taire les rumeurs alors qu’un communiqué diffusé par des médias militaires au Soudan ont évoqué l’arrestation de plusieurs militaires de haut grade pour « n’avoir pas suivi les ordres et les instructions ».
L’identité des officiers arrêtés n’a pas été révélée mais il s’agit de plusieurs hauts gradés opérant sur le terrain à Omdurman où l’armée soudanaise possède une importante base militaire qui coordonne l’offensive actuellement menée à Khartoum contre les forces de soutien rapide.
Plusieurs arrestations
Visiblement, ce sont les renseignements militaires qui ont procédé à l’arrestation de ces officiers pour « avoir agi sans autorisation » en attaquant les paramilitaires des forces de soutien rapide à Omdurman. Des médias locaux citant des sources militaires affirment que ces officiers sont en désaccord avec leur hiérarchie sur la tactique à adopter contre les FSR.
Un désaccord subsiste entre eux et le commandement général. Alors qu’ils cherchent à mener une offensive totale contre les positions des FSR à Khartoum, l’armée préfère quant à elle mener des opérations dites « de longue haleine » privilégiant une guerre d’usure contre les FSR.
Changement de l’intérieur
Un groupe nommé « le groupe de changement et de réforme militaire » est apparu. Il revendique dans un communiqué signé par des officiers de l’armée et daté du 6 février sa volonté d’opérer un changement de l’intérieur au sein des forces armées pour « mettre fin à la souffrance du peuple soudanais ». Selon le communiqué, d’autres officiers ont été également arrêtés à Port Soudan.
Ce groupe dénonce surtout la domination des frères musulmans sur les décisions prises par l’armée afin de défendre les intérêts personnels des islamistes désireux de rester le plus longtemps possible au pouvoir au prix de la destruction du Soudan. Il met enfin en garde contre toute tentative de liquidation ou de maltraitance de ces officiers.
Ce développement intervient suite à l’avancée de l’armée régulière dans Omdurman ou elle a repris plusieurs quartiers tombés aux mains des FSR depuis le début de la guerre. L’armée est accusée par plusieurs forces civiles au Soudan de vouloir prolonger la guerre pour rester au pouvoir.
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