Au Soudan, alors que l’armée enregistre des avancées à Khartoum et à Jabal Moya, lieu stratégique sur le chemin de Khartoum, la ville d’el Fasher est toujours sous le coup de bombardements des paramilitaires des forces de soutien rapide (FSR) qui vise la capitale du Darfour de l’ouest. Des bombardements qui ont fait une vingtaine de morts parmi les civils et des dizaines de blessés depuis le début de la semaine. L’artillerie des FSR a visé un camp de déplacés mis en place depuis la guerre de 2003.
La mosquée du camp de réfugiés d’Abu Chouk a été visée ce lundi, faisant selon le comité de coordination de ce camp, un lourd bilan de victimes civils. 10 morts et un nombre indéfinis de blessés. Mardi, 8 victimes sont dénombrées dans le bombardement cette fois du marché qui dessert ce même camp.
Déjà, fin septembre, le bilan suite à ces bombardements à al-Fasher s’élevaient à 48 personnes mortes en deux jours.
Les habitants de la ville d’al-Fasher, 2 millions au début du conflit suite à l’afflux de réfugiés, 800 000 aujourd’hui selon l’ONU vivent dans des conditions humanitaires très compliquées. La ville est encerclée par les FSR depuis plusieurs mois. Avant cela, el-Fasher est resté longtemps à l’abri de la guerre, ce qui a poussé des milliers de déplacés à s’y réfugier, avant d’être rattrapés par la guerre et obligés de nouveau à fuir.
L’ONU a exprimé son extrême inquiétude au cas où les FSR prennent la ville. La crainte porte sur des probables exactions qui viseraient certaines ethnies comme en 2003. L’armée soudanaise et ses alliés, qui réalisent des avancées à Khartoum et dans d’autres états, continuent d’envoyer des renforts à al Fasher pour déloger les FSR.
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