Sonko contre Adji Sarr : que risque Ousmane Sonko s’il refuse de répondre à la justice ?


Au début du mois de février 2021, Adji Sarr, jeune masseuse de 20 ans, officiant dans un cabinet privé situé à Sacré Cœur 3, a déposé une plainte contre Ousmane Sonko. Elle l’accuse de « viols répétitifs et menaces de mort avec une arme ». Récemment, la justice sénégalaise a ordonné le renvoi de l’opposant devant un tribunal criminel pour les faits cités ci-haut. La date du procès n’a pas encore été fixée. Mais le leader de Pastef maintient le flou sur sa présence au procès. Ses proches quant à eux semblent lui conseiller de ne pas y aller. Que risque Sonko?


Son arrestation, à la suite d’une plainte pour « viols et menaces de mort » déposée contre lui par une employée d’un salon de beauté de Dakar où il allait se faire masser, avait contribué à déclencher, en mars 2021, plusieurs jours d’émeutes meurtrières, de pillages et de destructions qui avaient fait 14 morts. Ousmane Sonko, président du Parti des patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef, opposition), a toujours dénoncé une machination ourdie par le président Macky Sall pour l’écarter. Ce que ce dernier et ses proches réfutent.


La semaine dernière, le Doyen des juges Oumar Maham Diallo a signé l’ordonnance de renvoi de M. Sonko devant un tribunal criminel pour « viols et menaces de mort », motifs retenus pour son inculpation en 2021. La question que l’on se pose aujourd’hui, c’est de savoir si Sonko va se présenter ou non à la chambre criminelle.

 
Son entourage laisse entendre qu’il n’ira pas se présenter. « Nous réclamons la justice pour Mariama Sagna. Elle a été violée et tuée sans qu’aucune mesure ne soit prise pour élucider sa mort. Ce qui montre que la justice de Macky Sall est injuste. Mariama est une femme et on lui doit justice », a tempêté Guy Marius  Sagna. Poursuivant, le député de l’opposition a révélé qu’à l’issue d’une réunion qu’ils ont tenue, Ousmane Sonko n’ira pas répondre à la justice comme le souhaite le Doyen des juges.


Que risque Sonko s’il refuse d’aller répondre ?


L’avenir politique de Ousmane Sonko commence à se compliquer dans la mesure où le juge d’instruction a décidé de le renvoyer devant la Chambre criminelle, au terme de son enquête. Maintenant, c’est la bataille politique qui est déclenchée. « Je suis allé me recueillir auprès de la tombe de mon père à Ziguinchor. Après suis allé demander à ma mère de prier pour moi. Je vous annonce que j’ai fait mon testament. Si Macky Sall ne recule pas, soit Macky Sall nous tue, soit nous le tuons », a-t-il déclaré dimanche à Keur Massar, devant des milliers de militants, lors d’un meeting qui a ébahi le monde.


A travers ces propos, Sonko laisse le doute sur la présence à la Chambre criminelle. Mais selon l’article 238 du code de procédure pénale, « l’accusé qui a été mis en liberté ou qui n’a jamais été détenu se présente, au plus tard la veille de l’audience, au greffe qui s’assure de sa représentation en justice ».

 
L’Article 239 (Loi n° 2014-28 du 03/11/14) précisera que « l’ordonnance de prise de corps est exécutée, si dûment convoqué par voie administrative au greffe de la Chambre criminelle et sans motif légitime d’excuse, l’accusé ne se présente pas au jour fixé pour être interrogé par le président de la Chambre criminelle. L’ordonnance de prise de corps est également exécutée sur décision motivée du président de la Chambre criminelle lorsqu’il estime que la détention de l’accusé est nécessaire. Cette décision est sans recours ». Puis l’Article 240 (Loi n° 2014-28 du 03/11/14) termine en précisant que « Si l’accusé ne peut être saisi ou ne se présente pas, il est statué contre lui par contumace ».

Partager

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *