Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a passé la journée de ce vendredi 10 mars à Paris, accompagné de sept ministres, dans le cadre d’un sommet franco-britannique, le premier depuis cinq ans. Emmanuel Macron et lui ont parlé échanges culturels ou coopération militaire. La politique migratoire a occupé une place importante, avec un nouvel accord qui passe mal de l’autre côté de la Manche.
Londres va verser 540 millions d’euros sur les trois prochaines années pour empêcher les migrants de traverser la Manche. Ce projet n’est pas très bien accueilli à Londres. L’accord de ce vendredi prévoit la construction d’un centre de rétention dans les Hauts-de-France. Cette approche est dénoncée par les ONG. Pour Amnesty International par exemple, le Royaume-Uni « se soustrait à ses responsabilités ».
Zoe Gardner, membre d’une organisation pour les réfugiés, critique sur Sky News le fond de la stratégie. « Le but de la rétention est administratif, c’est de maintenir quelqu’un en un seul lieu le temps d’organiser leur expulsion, estime-t-elle. Or, les gens qui se trouvent sur la côte française viennent de pays où il serait très dangereux de les renvoyer, et donc illégal. Et les Français n’ont pas la possibilité de les expulser, pas plus que nous ! »
« Encore plus de migrants souffrent »
L’opposition travailliste réclamait le renvoi des migrants vers la France. Zoe Gardner pointe également l’inefficacité de ce genre d’accord. « Rien que l’année dernière, la ministre de l’Intérieur a débloqué 80 millions d’euros par an pour construire plus de clôtures et organiser plus de patrouilles en France. Et ce n’est qu’un exemple parmi toute une série d’autres rencontres et d’autres accords, où l’on verse des sommes astronomiques à la France, et rien ne change, si ce n’est qu’encore plus de migrants souffrent. »
Les analystes s’attendent à ce que 80 000 personnes traversent la Manche à bord d’embarcations de fortune cette année.
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