La forte abstention observée au référendum constitutionnel de dimanche, particulièrement dans la capitale Ndjamena, semble donner des ailes aux opposants qui parlent d’un désaveu du pouvoir de transition. Ils vont trop vite en besogne, rétorquent les tenants du « oui » au référendum qui portait surtout sur la forme « unitaire » de l’État tchadien.
Pour le corps directeur du Front du non à l’État unitaire, une coalition d’une quinzaine de partis politiques qui avait appelé les Tchadiens à boycotter le référendum constitutionnel de dimanche, l’abstention, record observée surtout à Ndjamena, est un désaveu total pour le pouvoir qui avait pourtant utilisé tous les moyens de l’État pour une victoire du « oui » à un État unitaire.
Max Kemkoye, président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP) : « La satisfaction est au-delà de nos attentes parce que le constat sur le terrain, c’est un désastre électoral. Et ce désert électoral représente le rejet, non pas seulement de ce processus référendaire, mais le rejet de ce système de transition. Et voilà, la réponse était cinglante. Et le président de transition doit en assumer la responsabilité. »
« En province, les gens ont voté massivement »
Le porte-parole de la coalition pour le « oui », qui regroupe plus de 200 partis politiques tchadiens, a réagi. « Il ne faut pas chanter victoire trop tôt », attaque le ministre de l’Aménagement du territoire, Mahamat Assileck Halata, qui appelle l’opposition à regarder le pays profond au-delà de la seule capitale : « Je fais comprendre simplement qu’à Ndjamena, il y a eu cette observation, mais par contre, en province, les gens ont voté massivement. Ils voient un peu l’observation qu’on a faite tout de suite par rapport à la capitale et se disent : ok, la population nous a suivis. Ce n’est pas vrai, on verra bien quand les choses seront dépouillées. Il n’y a pas à crier victoire. Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. »
Le problème est que les deux corps revendiquent chacun la victoire à l’intérieur du pays où le scrutin était organisé souvent sans la présence d’observateurs indépendants dans de très nombreuses régions.
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