En République démocratique du Congo (RDC), le nouveau ministre de la Justice prend une mesure contraignante. Constant Mutamba veut conditionner l’obtention du certificat de nationalité à un avis favorable des agences de sécurité du pays. Les Congolais ne disposant pas de carte d’identité nationale, c’est ce certificat et la carte d’électeur qui font office de document d’identité.
C’est une mesure pour « lutter contre les infiltrations massives » consistant à délivrer la pièce à des personnes n’ayant pas la nationalité congolaise, s’explique le ministre Constant Mutamba. S’il suffisait d’une simple requête accompagnée d’au moins cinquante euros afin d’obtenir le certificat, le requérant doit désormais obtenir – d’après le ministre Constant Mutamba – l’avis favorable de l’Agence nationale de renseignements (ANR) et de la direction générale des migrations de RDC.
Délais à rallonge ?
Ce qui pourrait rallonger les délais de traitement qui étaient auparavant de deux semaines alors que ce document déjà difficile à obtenir, est monnayé hors circuit bancaire par l’administration. il est sollicité notamment par les demandeurs d’emplois, les voyageurs, et aussi par les candidats aux différentes élections. L’ANR et la direction générale des migrations seront pourtant confrontées à un problème : l’inexistence d’une base de données faute pour le pays de n’avoir pas recensé sa population depuis quarante ans.
Lourdeurs administratives
Depuis 2005, c’est la carte d’électeur et le passeport qui servent de pièce d’identité et donc de seule pièce justifiant – en partie – la détention de la nationalité congolaise. La décision ministérielle est diversement reçue. Il y a ceux qui saluent cette mesure et qui dénoncent la détention de ce certificat par des non congolais et souvent citoyens des pays frontaliers. Et ceux qui estiment qu’elle aura comme conséquence des lourdeurs administratives mais surtout l’amplification de la corruption dans la chaîne de décision
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