En République démocratique du Congo, cela fait plus d’une semaine que les forces armées congolaises et leurs alliés ont lancé une offensive dans le Nord-Kivu contre le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda voisin. Plusieurs fronts ont été ouverts simultanément par les militaires congolais contre les rebelles.
Après une accalmie samedi, les combats ont repris en intensité dimanche. Dans le nord de la province du Nord-Kivu, des détonations ont été signalées dans la zone de Rwindi, au cœur du parc des Virunga, et de Kanyabayonga, la chefferie de Bwito. Dans ce même territoire du Rutshuru, plusieurs personnes ont été tuées dimanche soir dans l’exposition d’une grenade, cette fois-ci à Lushege.
Dans le sud de la province du Nord-Kivu, les FARDC veulent éviter toute menace de contagion du conflit au Sud-Kivu voisin alors que plusieurs bombes sont déjà tombées ces dernières semaines dans le territoire de Minova. Les combats se concentrent surtout dans le Masisi avec une avancée de la coalition FARDC-Wazalendos, selon des sources de la société civile.
Comme à chaque reprise des combats, des mouvements de population sont signalés. Pour la seule province du Nord-Kivu, ce sont désormais plus de 3 millions de personnes qui ont été déplacées en raison de ce conflit.
Médecins sans frontières a appelé à la protection des centaines de milliers de civils « pris en étau » par les combats dans l’Est. Depuis le début de l’année, l’ONG dit avoir recensé 24 incidents ayant impliqué « des tirs d’obus à l’intérieur ou autour des camps » de déplacés où travaille l’ONG.
Ce regain d’affrontements intervient alors que les initiatives de médiation entre Kinshasa et Kigali patinent. Après les récetns évènements et un processus de Nairobi à l’arrêt total, des contacts ont été rétablis pour tenter d’apaiser la situation. Le président kényan a même dépêché un émissaire pour rencontrer Félix Tshisekedi au début du mois.
Cependant, la semaine dernière, William Ruto a déclaré dans les médias que le M23 était une affaire congolaise, ce qui a de nouveau irrité les autorités congolaises. « Les déclarations de Ruto, non dénoncées par l’EAC, discréditent l’organisation et sapent la confiance envers elle », a confié à RFI un conseiller de Félix Tshisekedi.
Cependant, la médiation angolaise avance. Les discussions vont reprendre dans les jours à venir dans le cadre du processus dit de Luanda. Le chef de la diplomatie congolaise a rencontré son homologue angolais le week-end dernier. Selon plusieurs sources, la RDC et le Rwanda ont chacun présenté leurs cahiers de charges. Kinshasa a même soumis un plan intégrant le démantèlement des FDLR et insistant sur le départ des militaires rwandais du sol congolais. Ce document a été envoyé au facilitateur il y a trois semaines.
Enfin, les échanges au niveau ministériel vont se poursuivre en gardant à l’esprit l’éventualité d’une rencontre entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi.
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