RDC: 19 ans après le massacre de Gatumba au Burundi, la communauté banyamulenge n’a rien oublié

Dans la nuit du 13 au 14 août 2004, au camp de Gatumba au Burundi, au moins 150 réfugiés tutsis congolais originaires du Sud-Kivu, en majorité des femmes, des enfants et des vieillards, furent massacrés, et une centaine furent blessés. Une attaque attribuée aux rebelles hutus burundais des Forces nationales de libération (FNL). Dimanche 13 et lundi 14 août 2023, des membres de la communauté banyamulenge ont organisé des cérémonies commémoratives à Bukavu.

Dans la salle du grand séminaire de Ruzizi 1er à Nguba, des photos des victimes sont exposées. Des rescapés témoignent des événements survenus les 13 et 14 août 2004. Parmi eux, il y a Kibonangoma Dieu-Merci Osée, encore enfant à l’époque :
 
« Je me rappelle comme si c’était hier. Nos frères et sœurs, nos parents, nos grands-parents ont été massacrés. Ces blessures sont toujours dans nos cœurs. Nous ne pouvons pas nous taire parce que ceux qui ont commis cet acte ignoble n’ont pas été poursuivis en justice. Nous citons : Monsieur Agathon Rwasa, qui était le président des FNL, et son porte-parole, Pasteur Habimana, qui sont toujours en vie. »
 
L’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir en 2018 a ravivé l’espoir des Banyamulenge de voir avancer ce dossier devant la justice internationale. Les années ont passées, mais ils restent confiants. Byishimwa Alexis est le vice-président de la jeunesse banyamulenge du Sud-Kivu. Il explique :
 
« Comme le Président Félix Tshisekedi prêche toujours un État de droit, nous pensons très bien que son mandat ne va pas se terminer sans qu’il ne réagisse sur ce dossier. Nous sommes convaincus que si la RDC bouscule l’ONU, cette dernière va bousculer aussi le Burundi pour qu’il y ait un suivi de ce dossier. Je pense que les bourreaux sont en train de jouer sur le temps pour nous faire oublier. Pourtant, nous, nous n’oublions pas ces actes. »
 
La communauté banyamulenge a profité de ces commémorations pour fustiger les messages de haine tribale dont les membres se disent être victimes de la part de certains leaders politiques congolais en cette année électorale.

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