Présidentielle en Tunisie: «Des tribunaux instrumentalisés contre l’opposition politique», dénonce Amnesty

L’élection présidentielle en Tunisie est prévue le dimanche 6 octobre 2024. Le chef de l’État sortant Kaïs Saïed brigue un nouveau mandat. Selon Amnesty International, les autorités tunisiennes ont intensifié leurs mesures de répression contre la liberté d’expression et d’association. « Les opposants politiques se sont vus arrêtés, détenus, et mis en examen pour des accusations de complot contre la sécurité de l’État, avec des vagues d’arrestations successives qui ont touché des partis politiques différents », interpelle Fida Hammami, représentante de cette ONG pour l’Afrique du Nord.

À deux semaines de l’élection présidentielle en Tunisie prévue le 6 octobre prochain, Amnesty International dénonce la restriction des libertés. Selon l’ONG, les autorités tunisiennes ont intensifié leurs mesures de répression contre la liberté d’expression et d’association.
 
Elles harcèlent des opposants politiques, entravent le travail des journalistes, des défenseurs des droits humains et des ONG et elles prennent des mesures visant à saper davantage l’indépendance judiciaire, affirme Amnesty.
 
Rien qu’en septembre dernier, près de 100 cadres du parti islamiste de l’opposition Ennahda ont été emprisonnés. Ils ont été conduits devant la brigade antiterroriste et sont arbitrairement détenus comme d’autres responsables politiques et activistes, critiques du président tunisien.
 
« Le président a pris des décisions qui ont compromis l’indépendance de la justice »
« Les opposants politiques se sont vus arrêtés, détenus, et mis en examen pour des accusations de complot contre la sécurité de l’État, avec des vagues d’arrestations successives qui ont touché des partis politiques différents, souligne Fida Hammami, représentante d’Amnesty pour l’Afrique du Nord, au micro d’Houda Ibrahim. Nous avons aussi des chefs de parti comme Abir Moussi ou comme Rached Ghannouchi, qui sont en prison depuis plus d’un an et qui font face à des procès qui ne répondent pas aux conditions de procès équitables, parce que les tribunaux ne sont plus indépendants. Et cela parce que le président a pris des décisions qui ont compromis l’indépendance de la justice ».
 
Fida Hammami insiste : « Les tribunaux sont maintenant instrumentalisés contre l’opposition politique, contre les critiques du pouvoir en place et contre les journalistes défenseurs de droits humains, activistes et aussi le rétrécissement de l’espace par rapport à l’activité des ONG. Pour la première fois, l’instance qui est responsable d’organiser les élections ne permet pas à deux organisations phares dans les domaines d’observation et de transparence d’observer les élections. »

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