En République démocratique du Congo, la campagne s’est achevée lundi soir à minuit et le scrutin aura lieu mercredi. Les différentes organisations de protection de l’environnement regrettent qu’après les grands discours à la COP28, la question du changement climatique et de l’environnement n’aient pas été abordés par les candidats.
La campagne pour l’élection présidentielle du mercredi 20 novembre s’est achevée lundi soir lundi à minuit, en République démocratique du Congo. Il a beaucoup été question de la guerre à l’est du pays, du Rwanda, de la nationalité, de la gratuité de l’enseignement. Mais le changement climatique et l’environnement ont été les grands oubliés de cette campagne présidentielle.
Kinshasa, c’est pourtant 17 millions d’habitants, des milliers de voitures et une pollution épouvantable. Déchets, plastiques, et surtout pollution de l’air qui vient notamment d’un parc automobile vieillissant. Pour le médecin Béatrice Lumona, la capitale est sérieusement polluée : « Avant, quand on avait quelqu’un qui avait des problèmes respiratoires, c’était quelqu’un qui avait la tuberculose ou quelqu’un qui faisait de l’asthme. Mais actuellement, il y a des problèmes respiratoires inexpliqués. Il y a de plus en plus de femmes enceintes qui viennent pour une petite infection, avec des problèmes respiratoires. »
Quelques projets ont vu le jour ces dernières années : le reboisement de la commune de Limete pour améliorer la qualité de l’air. La mise en place de bennes sur certaines grandes avenues du centre-ville pour recycler les bouteilles en plastique. Mais ses projets sont loin d’être suffisants.
Les hommes politiques ne semblent pas mesurer l’ampleur du problème, déplore le militant Bonaventure Bondo : « Bien sûr, parler de la guerre à l’Est, c’est une bonne chose parce que nous devons mettre fin à ce fléau. Mais nous devons aussi savoir que la crise climatique dans les années qui viennent, s’il n’y a pas une politique efficace, va beaucoup plus tuer que la guerre. Elle aura un impact économique majeur, elle va impacter les moyens de subsistance des communautés. Aujourd’hui, avec les perturbations des régimes pluviaux, l’agriculture sera sérieusement affectée et la population kinoise ou congolaise sera prédisposée à l’insécurité alimentaire ».
À Kinshasa, le taux d’oxyde d’azote et matière particulaire est onze fois supérieur à la valeur guide annuelle de l’OMS pour la qualité de l’air.
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