Penda Mbow a analysé la situation socio-politique du Sénégal. L’historienne et non moins militante sénégalaise sonne l’alerte sur « une fracture très importante de la société » qui, selon elle, est divisée en deux et se manifestent de « différentes manières ».
« Ce pays est dans une phase extrêmement difficile, critique de son histoire, qui peut déboucher sur n’importe quoi. Parce que nous avons deux types de sociétés aujourd’hui qui se font face, de façon claire », a informé l’invité à l’émission Jury du dimanche de ce 07 mai.
La représentante personnelle du Président Macky Sall auprès de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) de poursuivre : « On a une société qu’on pourrait considérer comme la société conservatrice, ancienne, traditionnelle, qu’on a connu et qui a évolué depuis, je ne dis pas l’Indépendance, mais je peux remonter jusqu’en 1947, avec un mouvement intellectuel très puissant, incarné par Présence africaine. Nous sommes au bout de cette société ».
Qui, selon elle, fait face à « un mouvement de jeunesse extrêmement puissant et parfois violent, découlant de la pression démographique que nous avons connu ».
Poursuivant son analyse, Penda Mbow est d’avis que « c’est deux sociétés ne dialoguent presque pas, ne se parlent pas. Aujourd’hui, il y a une mutation profonde que nous connaissons comme on dit en histoire, les vieilles sociétés sont lentes à mourir. Même exsangues, elles continuent à vivre ».
Quelles sont les conséquences de cette rupture ? Pour Penda Mbow, chacune de ces sociétés essaie « d’occuper l’espace ». Avant d’expliquer : « La société conservatrice a dû mal à être submergée par ce mouvement très puissant parfois violent de la jeunesse qui s’appuie sur les réseaux sociaux, une nouveauté extraordinaire. Le Sénégal est dans une fracture très importante. Et, c’est deux sociétés se manifestent de différentes manières ».
Parlant de la politique, la militante sénégalaise a déclaré que « nous avons deux incarnations : c’est à dire la majorité avec toutes les forces souterraines qui sont derrière le pouvoir et qui s’identifient à ce pouvoir sans forcément être du pouvoir mais parce que ces forces souterraines ont peur du changement ».
« L’autre force incarnée par l’opposition radicale particulièrement Yewwi Askan Wi (Yaw). C’est cette ligne de fracture qu’on a aujourd’hui au Sénégal et elles sont le reflet de mouvements qui peuvent déboucher vers n’importe quoi », a-t-elle conclu.
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