Pékin et Séoul se livrent à une course effrénée pour récupérer les débris d’une fusée nord-coréenne

Deux semaines après le lancement raté du satellite nord-coréen, la marine sud-coréenne poursuit ses opérations de récupération des débris. La fusée tirée par Pyongyang s’est écrasée en mer de Chine et il est difficile de mettre la main sur ce qu’il reste du lanceur. Cependant, la marine sud-coréenne a vu son homologue chinoise arriver sur place avec le même objectif, dans ce qui semble être désormais une « course aux débris ».

C’est une véritable « course aux débris » qui a lieu à deux cents kilomètres des côtes coréennes, presque au milieu de la mer de Chine séparant Pékin et Séoul. Une opération de récupération délicate, tant par la dangerosité des composants de la fusée, que par la difficulté pour les atteindre, alors qu’ils sombrent dans la mer, rapporte notre correspondant à Séoul, Célio Fioretti.

Loin de voir un renfort arriver, la marine sud-coréenne a vu un concurrent arriver dans la zone de pêche, la Chine. Difficile de savoir ce qui motive ce rival dans la course, mais deux théories sont avancées par des experts. La Chine pourrait, dans un premier temps, repêcher ces débris pour les donner à la Corée du Nord.

Compétition intense en mer de Chine

Autre théorie, la Chine pourrait récupérer ces débris dans son intérêt, pour éviter une enquête internationale embarrassante. En effet, en 2014, la fusée nord-corénne Unha-3 avait été étudiée par l’ONU et il avait été découvert que de nombreux composants de cette dernière étaient d’origine chinoise, américaine et même encore sud-coréenne. Quoi qu’il en soit, la compétition reste intense en mer de Chine et le premier qui mettra la main sur les débris l’emportera.

La Corée du Nord avait annoncé mercredi avoir tenté de lancer un « satellite de reconnaissance militaire » mais que celui-ci s’était « abîmé en mer », après avoir déclenché une alerte au missile au Japon et un ordre d’évacuation erroné à Séoul. « La nouvelle fusée de transport de satellites Cheollima-1 s’est abîmée dans la mer de l’Ouest », le nom coréen de la mer Jaune, a déclaré l’agence de presse d’État KCNA, expliquant cet échec par « une perte de poussée due à un démarrage anormal du moteur du deuxième étage, après la séparation du premier étage pendant un vol normal ».

Le projectile avait « rapidement disparu des radars avant d’atteindre son point de chute attendu », selon l’armée sud-coréenne citée par l’agence Yonhap.

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