La justice internationale a fixé ce 28 février 2024 à plus de 52 millions d’euros le montant des réparations aux victimes de Dominic Ongwen, enfant-soldat ougandais devenu commandant rebelle, condamné à 25 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. En 2021 puis fin 2022 en appel, M. Ongwen avait été reconnu coupable par la Cour pénale internationale (CPI), qui siège à La Haye (Pays-Bas), de meurtre, viol et esclavage sexuel dans le nord de l’Ouganda au début des années 2000.
La Cour pénale internationale (CPI) a fixé ce 28 février 2024 le montant et la nature des réparations pour les victimes de Dominic Ongwen, un ancien commandant de l’Armée de résistance du seigneur (LRA). Il avait été condamné en 2022 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
La CPI prévoit le versement d’une aide individuelle de 750 euros pour chaque victime ainsi que des projets de réhabilitation collective dans le nord de l’Ouganda.
La Cour reconnaît près de 50 000 personnes comme victimes des crimes commis par Dominic Ongwen ou sous ses ordres entre 2002 et 2005 : des civils kidnappés dans des camps de déplacés internes, des femmes victimes de viols ou des enfants-soldats.
« Je ne pense pas qu’Ongwen ait la capacité d’indemniser qui que ce soit »
Chaque victime est éligible à l’aide individuelle de 750 euros. Une réparation qui ne convainc pas Sam Okello, Directeur de l’association Hope North, créée en 1997 pour soutenir les enfants victimes de la LRA : « Quel est le prix d’un être humain tué ? Je ne pense pas qu’Ongwen ait la capacité d’indemniser qui que ce soit dans le nord. La vie a tellement de valeur qu’on ne peut y associer aucune réparation financière. »
La Cour a surtout mis l’accent sur les projets de réhabilitation collective qui devront être élaborés avec les victimes pour répondre aux préjudices moraux et physiques qu’elles ont subi et pour améliorer leurs conditions de vie. « La CPI doit s’intéresser aux raisons globales pour lesquelles les conflits émergent, insiste Sam Okello. L’idée est de dire : créons une économie plus forte dans le nord de l’Ouganda pour éviter qu’un conflit inutile ne se reproduise. Soutenons l’Ouganda en tant que pays pour avoir une société stable. C’est une meilleure solution ».
L’ensemble des réparations vont coûter 52 millions d’euros. Le Président de la Cour a indiqué qu’il comptait sur les États, les entreprises et les personnes privées pour atteindre cette somme.
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