«On a planté notre tente à côté d’un hôpital»: À Gaza, le calvaire des personnes en situation de handicap

Dans la bande de Gaza, où la guerre fait rage depuis octobre dernier, les personnes en situation de handicap subissent d’autant plus le conflit que l’acheminement de matériel médical relève du très difficile, voire de l’impossible. Une association locale tente de leur venir en aide.

Alors que la guerre entre dans son dixième mois, le bilan dépasse désormais les 38 000 morts parmi la population palestinienne, selon un décompte du ministère de la Santé du Hamas. Des soldats israéliens à bord de chars ont de nouveau pris d’assaut et bombardé lundi plusieurs quartiers de la ville de Gaza, provoquant encore une fois un déplacement forcé de la population gazaouie. Mais comment fuir lorsqu’on est en chaise roulante ? L’ONU alerte sans cesse sur le sort des plus vulnérables.

Ibtihal a 13 ans, elle souffre d’amyotrophie spinale, une maladie génétique rare, qui provoque l’atrophie des muscles. L’adolescente ne peut pas marcher. Et depuis le début de la guerre, elle ne peut plus se déplacer en fauteuil : « Je rêve d’une nouvelle chaise roulante. Les roues de la mienne sont endommagées. Une nouvelle chaise changerait ma vie », explique-t-elle. Il n’y a quasiment plus de routes praticables pour les personnes à mobilité réduite. La bande de Gaza est un champ de ruines parcouru de chemins sablonneux. La sœur d’Ibtihal est également atteinte par la même maladie héréditaire. Lorsqu’elles doivent fuir à cause des bombardements israéliens, leurs proches et leur mère, Hiba, les traînent sur des kilomètres.

Acheminer du matériel malgré les points de passage fermés

« Lorsque nous avons quitté notre maison à Gaza-ville, nous n’avons pu trouver refuge nulle part, se lamente la mère de famille. Les centres d’accueil ne nous acceptent pas parce que leurs structures ne sont pas adaptées. On a planté notre tente à côté d’un hôpital car les filles ont besoin de soins quotidiens. Elles ont attrapé toutes sortes de maladies. Leur système immunitaire est faible, et donc leur santé est fragile ».

Depuis peu, la famille est accueillie dans un camp de déplacés ouvert par l’association gazaouie Atfalna, (nos enfants), dirigée par Fidaa Shurab. Face à la situation d’extrême urgence, elle ne dispose d’aucun moyen. L’association manque de tout « à cause de la fermeture des points de passage », expose la dirigeante de l’association. « On essaye de travailler avec des organisations locales et internationales, pour faciliter l’importation de chaises roulantes ou d’appareils auditifs, ou tout simplement les batteries de ces appareils auditifs », poursuit-elle. Sans succès, pour le moment.

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