Le bureau météorologique australien a annoncé, mardi 19 septembre, la formation du phénomène météorologique El Niño, généralement associé à une hausse des températures et d’importantes sécheresses susceptibles d’entraîner des feux de forêts dévastateurs. L’Australie s’attend à un été austral « plus chaud que la moyenne » et craint des feux d’envergue. Lundi, l’Équateur a déclaré l’alerte orange en raison de l’arrivée « imminente » d’El Niño, qui pourrait provoquer des pluies dévastatrices.
L’inquiétude monte dans le Pacifique sur le front du climat. En juillet, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) avait estimé à 90% les chances de formation du phénomène au cours du second semestre 2023 et les alertes se multiplient.
L’Équateur a tiré le signal dès lundi en passant de l’alerte jaune à l’alerte orange en raison de l’arrivée « imminente » du phénomène climatique El Niño. « Cela signifie que l’Équateur passe d’une étape de prévention à une étape de préparation (…) Pour ce faire, nous avons obtenu un financement multilatéral de plus de 500 millions de dollars », a déclaré le président Guillermo Lasso sur le réseau social X (anciennement Twitter).
Selon le chef d’État, les fonds obtenus serviront à « faire face à l’urgence routière, acheter de la machinerie lourde (…) et acquérir 1 200 mètres de ponts provisoires ». « La présence de l’événement naturel est imminente et pourrait coïncider avec la saison des pluies du pays au cours du dernier trimestre de l’année », a déclaré pour sa part le secrétaire à la Gestion des risques, Cristian Torres, cité dans un bulletin présidentiel.
L’Équateur a déjà souffert face au réchauffement périodique des eaux du Pacifique. El Niño entraîne des pluies torrentielles dans le pays, lesquelles provoque inondations et glissements de terrain meurtriers. Le gouvernement redoute cette année des ravages semblables à ceux de 1997 et 1998, dans lesquels près de 300 personnes avaient trouvé la mort, et les pertes s’étaient chiffres à environ 3 milliards de dollars.
Depuis le début de l’année, les pluies ont déjà causé la mort d’une centaine de personnes en Équateur. Et au Pérou voisin, El Niño se fait déjà sentir avec des pluies intenses, des sécheresses et des gelées qui ont freiné l’économie au cours des trois derniers mois.
L’Australie redoute des feux aussi dévastateurs qu’il y a trois ans
L’Australie, de son côté, s’attend à un été austral suffocant. Mardi, Karl Braganza, prévisionniste au sein du gouvernement, a déclaré qu’un phénomène El Niño s’est installé dans l’océan Pacifique, coïncidant avec la vague de chaleur printanière inhabituelle qui touche actuellement l’est du pays. Selon lui, El Niño va contribuer à réchauffer les océans, qui connaissent des températures record depuis avril. « Cet été sera plus chaud que la moyenne et certainement plus chaud qu’au cours des trois dernières années », prévient-il.
« L’arrivée d’El Niño augmentera considérablement la probabilité de battre des records de température et de déclencher une chaleur plus extrême dans de nombreuses régions du monde et dans les océans », avait indiqué en juillet le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale, Petteri Taalas.
L’Australie fut confrontée à de violents incendies entre fin 2019 et début 2020. Le pays redoute le retour de ces feux d’envergure fin 2023 avec le phénomène El Niño.
L’Australie fut confrontée à de violents incendies entre fin 2019 et début 2020. Le pays redoute le retour de ces feux d’envergure fin 2023 avec le phénomène El Niño. SAEED KHAN / AFP
Selon le climatologue Andrew King, de l’université de Melbourne, El Niño augmente le risque de feux et de sécheresses dans certaines régions d’Australie : « Le temps exceptionnellement chaud que nous observons actuellement dans le sud-est de l’Australie pourrait présager des conditions extrêmes qui pourraient se multiplier au cours des prochains mois. »
Le pays redoute des feux aussi dévastateurs que ceux de l’été austral 2019-2020. La vague de chaleur printanière qui balaie l’est de l’Australie fait suite à l’hiver le plus chaud jamais enregistré depuis le début des relevés en 1910.
(avec agences)
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