Nigeria: Amnesty International dénonce les procès de manifestants accusés de trahison

Au Nigeria, au moins une trentaine de personnes ont été présentées lundi 2 septembre devant la justice. Arrêtées durant les manifestations organisées début août contre la pauvreté et la mauvaise gouvernance, elles ont appris que leur procès était renvoyé au 11 septembre. Cela se passe principalement à Abuja, la capitale fédérale, mais des procès sont aussi prévus à Kano, Kaduna ou encore dans l’État de Gombe.

Parmi les prévenus, certains sont des leaders du mouvement qui a organisé les manifestations et sont accusés de trahison, d’incitation à la violence et de tentative de déstabilisation des institutions, rapporte Amnesty International. Des charges très lourdes et disproportionnées, selon Isa Sanusi, directeur pays de l’organisation de défense des droits humains au Nigeria.

« La trahison, c’est une accusation très grave, un crime passible de la peine de mort. C’est pour ça que nous sommes inquiets. Quelqu’un accusé de trahison, peut subir toutes sortes d’atrocités. Ces accusations doivent être abandonnées. Ces personnes, libérées immédiatement. C’est ridicule et inacceptable que ces personnes soient accusées de quelque chose d’aussi grave », déplore-t-il.

Des procès pour décourager les manifestations

Selon Amnesty, ces procès servent avant tout à effrayer les gens afin de les décourager de participer à d’autres manifestations. « C’est une tentative de musellement pour que ceux qui veulent critiquer le gouvernement aient peur et pensent à ce qui arrive à ces manifestants. En plus, ils n’ont pas été autorisés à bénéficier d’une assistance juridique. Vous ne pouvez pas maintenir quelqu’un en détention pendant un mois et lui refuser l’accès à un avocat. C’est pour cette raison que l’ensemble de ces procès est injuste », poursuit Isa Sanusi.

« Nous allons écrire au gouvernement pour demander formellement que ces personnes soient libérées. Et nous allons travailler avec d’autres organisations afin de tout faire pour qu’elles ne soient pas soumises à ce simulacre de procès qui est prévu », a assuré le directeur d’Amnesty International au Nigeria.

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