Une session extraordinaire – virtuelle – du Parlement de la Cédéao, a eu lieu, samedi 12 août. Elle a mis en évidence l’opposition de nombreux représentants de cet organe consultatif à une possible intervention militaire au Niger. Le Parlement de la Cédéao, composé de politiciens issus des différents États membres de la Cédéao, souhaite organiser une nouvelle mission de médiation à Niamey.
Le Nigérien Amadou Ali Djibo a notamment souligné que les sanctions imposées actuellement à son pays ont déjà conduit à la fermeture de nombreuses écoles et qu’une guerre aurait des conséquences délétères sur la vie des plus vulnérables.
De son côté, Mohammed Ali Ndume, un sénateur du Nord-est du Nigeria, a estimé que son pays ne pourrait pas partir en guerre sans l’approbation non seulement de l’Assemblée nationale, mais aussi du Conseil de sécurité de l’ONU.
A l’issue de cette rencontre virtuelle, les représentants du Parlement de la Cédéao n’ont pas signé de résolution mais ils sont tombés d’accord sur l’idée de mettre sur pied une délégation pour tenter de poursuivre les négociations entre la Cédéao et les membres de la junte au pouvoir à Niamey.
Les modalités d’une telle médiation doivent être discutées, au plus vite, avec le chef de la Cédéao, le président du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu. Cette nouvelle initiative a pour avantage de réunir des représentants originaires des différents pays impliqués.
D’autres initiatives pour renouer le dialogue
« Rétablissez l’ordre constitutionnel et tout deviendra possible » : c’est le message qui doit être porté ce dimanche aux nouvelles autorités nigériennes par un autre canal, celui d’un richissime homme d’affaires de la sous-région, rapporte notre correspondant régional, Serge Daniel. On garantirait le pardon au général Abdourahamane Tiani, chef de la junte, et aux principales têtes du Conseil national pour le salut de la patrie (CNSP).
La diplomatie américaine s’active également. Un diplomate des États-Unis pourrait effectuer prochainement un déplacement à Niamey.
Autre intervenant, le Togo. Le président Faure Gnassingbé était présent lors du dernier huis clos d’Abuja et comme souvent, il a parlé peu selon des sources, pas du tout selon d’autres. Mais on sait que le Togo fait partie des rares pays qui jouent à fond la carte du dialogue et de la négociation pour trouver une issue à la crise. D’après nos informations, Lomé aurait parlé au moins deux fois avec les putschistes de Niamey. Parmi les demandes formulées : la libération du président Mohamed Bazoum et l’ouverture de négociations sincères pour la suite du processus. Un interlocuteur, au fait du dossier, ajoute : les Togolais ne sont pas pour une intervention militaire, mais pour des négociations, pour aller de l’avant.
Partager