Sandra Ruiz Moriana, assistante du projet Global Migration Media Academy (GMMA) a encouragé les professionnels des médias à « adopter une approche éthique » fondée sur les droits des migrants, à la suite d’une conférence tenue fin octobre à Las Palmas, Gran Canaries en Espagne, sur le traitement des questions migratoires.
« La migration est un phénomène complexe et il a été difficile pour les professionnels des médias de le couvrir de manière adéquate. Il y a des améliorations à faire dans le traitement des questions migratoires. Le GMMA répond à ces défis pour améliorer les rapports en favorisant une couverture précise et équilibrée de la migration, en évitant la désinformation, les discours de haine et les fausses nouvelles », a dit Sandra Sandra Ruiz Moriana, dans une interview avec PressAfrik.
Selon l’assistante du projet Global Migration Media Academy, le récit doit permettre aux migrants de raconter leur propre histoire. « Nous avons besoin de plus de leurs voix dans la discussion sur la migration. Les reportages sur la migration doivent également être fondés sur des données précises et sur l’utilisation de la terminologie correcte pour éviter les interprétations erronées ou la désinformation », a-t-elle expliqué, ajoutant qu’il est « essentiel pour les journalistes et les professionnels des médias d’adopter une approche éthique fondée sur les droits ».
Du 24 au 28 octobre 2022, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a organisé un atelier de 5 jours en Espagne, intitulé »Communication éthique sur la migration dans les médias », en collaboration avec l’Académie mondiale des médias et de la migration (GMMA) de l’OIM et le projet « Migrando Miradas », qui promeut l’éthique communication sur la migration dans les médias par le biais de formations destinées aux étudiants universitaires. La conférence a vu participation d’une cinquante professionnels de la communication dont des journalistes et des étudiants en sciences de la communication du Sénégal, du Maroc, de la Guinée et de l’Espagne.
Celle qui a coordonné cette activité est revenue sur les contextes de l’organisation de l’événement. « Après le succès de la première université d’été du GMMA qui s’est tenue en Irlande en juin 2022, où le GMMA a invité plus de 50 participants (universitaires, étudiants, journalistes des Philippines, de Serbie, du Maroc, du Nigéria, du Mexique et d’Irlande et d’autres agences des Nations Unies), nous avons décidé de reproduire un événement similaire en personne aux Canaries, en Espagne, en collaboration avec l’OIM Espagne et Casa de Africa ».
Le GMMA, a-t-elle poursuivi, a combiné ses efforts et ses synergies avec un autre projet national de l’OIM en Espagne, Migrando Miradas, pour coordonner cette conférence. L’initiative Canarias visait à rassembler des étudiants de pays de quatre régions différentes (Guinée, Maroc, Sénégal et Espagne) fortement liées par le phénomène migratoire entre l’Europe et l’Afrique du Nord et de l’Ouest.
Pour le choix de la tenue de l’événement sur les îles Canaries, elle a expliqué cela du fait que Las Palmas est située au carrefour entre l’Europe et l’Afrique et a longtemps été un lieu de migration mondiale. « Les îles Canaries offraient un point de vue intéressant pour réunir des professionnels des médias et des experts de différentes régions sur les migrations entre l’Afrique et l’Europe, en particulier sur la route des Canaries ».
Le Global Migration Media Academy (GMMA) est une plate-forme pour normaliser et intégrer la formation des médias sur la migration et renforcer les reportages éthiques et précis, en mettant fortement l’accent sur le partage des connaissances inclusif, équilibré et fondé sur des preuves. L’Académie met en place des pôles d’apprentissage en Irlande, au Mexique, au Maroc, aux Philippines, au Nigeria, en Serbie et en Espagne, proposant des cours spécialisés sur la migration pour les médias.
Le projet est financé conjointement par Irish Aid et le fonds de développement de l’OIM. Les Gouvernements du Mexique, de la Serbie, du Maroc et des Philippines l’ont approuvé le projet. Egalement, il vise à améliorer la qualité et la quantité de reportages médiatiques précis, diversifiés et équilibrés sur la migration et à soutenir une conversation et un dialogue publics constructifs.
PRESSAFRIK
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