Mexique: un journaliste du grand quotidien «La Jornada» assassiné

Il y a une escalade des attaques contre les journalistes au Mexique, alerte l’organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières. Samedi, les autorités mexicaines ont annoncé l’assassinat de Luis Martín Sánchez Iñiguez, le correspondant du quotidien La Jornada dans l’Etat du Nayarit, dans le nord du pays.

Le corps du journaliste mexicain Luis Martín Sánchez a été retrouvé hier samedi, trois jours après sa mystérieuse disparition près de Tepic, la ville où il résidait, sur la côte Pacifique. Son cadavre portait des traces de violences et deux messages manuscrits avaient été laissés bien en vue, la marque du crime organisé. Luis Martín Sánchez était le correspondant du grand quotidien La Jornada dans le Nayarit, une région meurtrie par les activités des cartels, rappelle notre correspondante à Mexico, Emmanuelle Steels.
 
Voisin des Etats de Sinaloa au Nord et Jalisco au Sud, l’Etat de dans le corridor Pacifique est une route de la drogue. De récentes affaires ont témoigné des connexions entre le pouvoir et les cartels : l’ex-procureur Edgar Veytia, aussi appelé El Diablo, est emprisonné aux Etats-Unis pour trafic de drogue ; et l’ancien gouverneur de l’Etat Roberto Sandoval Castañeda est sous les verrous pour corruption.
 
Le journaliste, âgé de 59 ans, avait disparu en milieu de semaine. Son épouse,  Cecilia López, a signalé à la police sa disparition vendredi, selon le journal. Elle se trouvait dans une autre ville en visite lorsque son mari a été enlevé par des inconnus. Son ordinateur, son téléphone portable et un disque dur ont disparu, selon la famille. Dans cet État du Nayarit, des journalistes locaux ont publié un communiqué alertant sur la disparition de personnes en lien avec des médias.
 
Il s’agit du troisième correspondant de La Jornada tué ces dernières années après les assassinats de Miroslava Breach dans l’État de Chihuahua en mars 2017 et de Javier Valdez dans celui de Sinaloa en mai de la même année.
 
Multiplication des attaques
Ces derniers mois, les attaques se multiplient : le 23 mai, Marco Aurelio Ramírez Hernández, journaliste et ex-fonctionnaire municipal, est assassiné dans l’Etat de Puebla. Le 11 mai, le journaliste Gerardo Torres Rentería était abattu dans la station balnéaire d’Acapulco, dans le Guerrero. Le 12 février, le journaliste Abisaí Pérez Romero était lui aussi assassiné à Tula, dans l’État d’Hidalgo.
 
Récemment, le gouvernement a annoncé des mesures de protection spéciale à l’égard du célèbre journaliste de faits divers Carlos Jiménez, qui avait reçu un message vidéo montrant des hommes armés et encagoulés le menaçant de mort.
 
Sur son fil twitter ce dimanche, La Jornada s’inquiète de la disparition d’un autre journaliste et photographe de presse dans l’État de Veracruz.

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