Le collectif Uni-e-s contre une immigration jetable (UCIJ-2023), qui réunit 400 associations et syndicats, a lancé ce lundi 24 avril une mobilisation nationale contre la politique migratoire du gouvernement et « exiger l’abandon de l’opération « Wuambushu » » à Mayotte qui lui fait craindre « des violences et atteintes au droit ». « On n’arrêtera pas » les opérations contre la délinquance et les bidonvilles a affirmé dans le même temps le préfet de Mayotte.
Dans le 101e département français, le gouvernement a amorcé une vaste opération baptisée « Wuambushu » (« reprise » en mahorais) contre la délinquance et contre l’immigration illégale. Les autorités veulent procéder au « décasage » de quartiers insalubres, souvent squattés, et à des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, pour la plupart originaires des Comores voisines. Plus de 1 800 policiers et gendarmes sont mobilisés.
« Cette « action spectaculaire » de destructions de bidonvilles et d’expulsions massives promise par Gérald Darmanin annonce de multiples violences et atteintes au droit », estime l’UCIJ-2023, qui rassemble 400 associations et syndicats, dont la Ligue des droits de l’homme (LDH).
« La mobilisation se poursuit pour continuer à dénoncer ces projets du gouvernement qui stigmatisent et criminalisent les migrants », a déclaré Cybèle David (Union syndicale Solidaires), lors d’une conférence de presse. La vice-présidente de la LDH, Marie-Christine Vergiat a pour sa part dénoncée une « politique répressive » du gouvernement vis-à-vis des migrants, « qui oublie totalement la question sociale ».
« Mayotte est une zone de non-droit, quasiment toutes les législations à Mayotte sont des législations d’exception. C’est particulièrement vrai en matière de droit des étrangers, c’est vrai aussi pour les expulsions locatives », a-t-elle indiqué. « Mayotte, c’est une situation aberrante et, là aussi, on veut régler la situation de misère sociale par la répression et en désignant les étrangers en boucs émissaires. C’est parfait pour expliquer le non-investissement de la métropole dans ce territoire oublié de la République », a ajouté la vice-présidente de la ligue.
L’association Droit au logement (DAL) a également appelé dimanche à stopper l’opération « Wuambushu » qu’elle qualifie de « brutale » et d’ « anti-pauvres ».
Des préparatifs ont été menés lundi dans un bidonville de la commune de Koungou à Mayotte, à la veille de la première opération d’expulsion prévue mardi à 6h00, heure locale (3h00 TU). La France prévoit de déloger des migrants en situation irrégulière des bidonvilles de Mayotte et d’expulser les sans-papiers, dont la plupart sont des Comoriens, vers Anjouan, l’île comorienne la plus proche située à 70 km.
Partager