Matam : remontée des eaux du fleuve Sénégal, 88 villages menacés, 400 familles sans abris

À Matam, la menace est réelle, les populations ne dorment plus du sommeil. Depuis l’alerte lancée par le ministre de l’eau et de l’assainissement en précisant que la cote d’alerte (8 mètres) est presque atteinte par l’avancée du fleuve Sénégal qui est à 7m40, les populations locales au total de 88 villages sont menacés et vivent la psychose d’une inondation qui pourrait engloutir leurs habitations.

Selon Konaté Thioub, agent au conseil départemental de Matam, paie lui aussi sa proximité avec le Fleuve Sénégal. Vivant au quartier « Soubalo » dans la commune de Matam, le jeune homme a les pieds dans l’eau « notre maison a été ravagée par l’avancée du fleuve. Aujourd’hui, il nous reste deux chambres. Nous n’avons plus d’espace pour construire de nouvelles chambres à cause de l’eau. Nous sommes à quelques mètres du fleuve qui continuait d’avancer très dangereusement. Nous avons perdu le sommeil parce que nous avons peur que l’eau nous surprenne. Nous sommes mieux lotis que mes beaux-parents vivant Bely Thiowey (commune d’Ogo) » a souligné.

C’est une saison des pluies exceptionnelle dans la région de Matam. Pour la première fois de 15 ans, la région a enregistré une pluie de 147 mm à Horéfondé et 128 mm à Ourossogui. Les fortes pluies ont endommagé des constructions, jetant de nombreuses familles dans la rue. Pendant que les 450 familles sans abris attendent la distribution des aides envoyées par le gouvernement. Le fleuve Sénégal commence à envahir le Dandé Mayo. D’où le communiqué du ministère de l’eau et de l’assainissement appelant les populations à la prudence.

Selon Yaya Kane, chef de village de Dabia, « c’est une catastrophe chez nous. L’hivernage s’installe à peine que nos champs sont inondés. Aujourd’hui, tous les 4 périmètres de la localité sont perdus. C’est pourquoi nous interpellons le ministre de l’Agriculture. Il faut qu’il vienne constater les dégâts, ce n’est que le début, car le fleuve arrive à grands pas». Interpellé sur la question, un des conseillers municipaux ne nie pas les incriminations des jeunes de Diamel, mais confie que la mairie est incapable de faire face à la situation récurrente dans ce quartier situé à 3 km de Matam.

Selon Souleymane Ndiaye, le préfet de Matam, le département dispose de plus de 2000 sacs à terre. Le seul problème reste la disponibilité du sable. « Nous avons saisi les entreprises en charge des travaux de la route de Danbé Mayo qui ont bien réagi, mais nous peinons à disposer de sable », dit-il. 

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