Au Mali, la situation s’améliore à Tombouctou. Des camions de marchandise en provenance d’Algérie sont entrés jeudi 30 novembre dans la ville, les premiers depuis début août. Le Jnim (Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans), avait alors imposé un blocus sur la ville. L’arrivée de ces camions est évidemment un signe positif pour les habitants, qui témoignent d’une relative amélioration, quoique limitée et fragile.
Ils ont livré du sucre, des pâtes, du carburant et même des tapis. Cela faisait près de quatre mois que des camions en provenance d’Algérie n’étaient plus entrés à Tombouctou.
Les jihadistes n’ont pas officiellement levé le blocus imposé sur la ville depuis le 8 août. Fin septembre, le groupe jihadiste avait promis son allègement avant de faire machine-arrière et d’en imposer d’autres dans le nord et dans le centre du Mali.
L’arrivée de ces premiers camions venus d’Algérie a-t-elle été permise par les opérations récentes de l’armée ? Les jihadistes du Jnim, qui ont tué la semaine dernière plusieurs dizaines de soldats maliens à Niafunké et Goundam, dans la même région de Tombouctou, concentrent-t-il ailleurs leurs efforts ? Certaines sources croient savoir que la levée du blocus pourrait être annoncée prochainement. D’autres estiment que les transporteurs n’ont pu passer qu’en payant les jihadistes. Impossible à ce stade de savoir précisément ce qui a permis leur retour, ni s’ils pourront continuer de passer de manière durable.
Approvisionnement par le fleuve
L’arrivée de ces camions, alors que beaucoup de produits habituellement consommés à Tombouctou viennent d’Algérie, constitue en tous cas un soulagement pour les habitants joints par RFI, qui témoignent d’une relative amélioration ces dernières semaines et veulent croire à une dynamique de long terme.
Certains prix demeurent plus élevés qu’à l’habitude – certains accusent les commerçants de faire de la spéculation – mais les produits ne manquent pas.
Si les routes reliant Tombouctou au sud du pays sont toujours incertaines et peu fréquentées – aucun camion n’arrive plus de Mopti ni de Bambara-Maoudé par exemple -, les pinasses approvisionnent la ville par voie fluviale.
Les gros bateaux de la Compagnie malienne de navigation (Comanav) n’ont en revanche pas repris leur circulation depuis l’attaque de septembre dernier, au cours de laquelle au moins une soixantaine de personnes avaient été tuées. Une reprise pourrait être envisagée. Mais, à partir de janvier, la baisse du débit du fleuve ne permettra plus les liaisons, indique la Comanav.
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