Madagascar: l’insécurité alimentaire s’aggrave dans le sud-est après le passage du cyclone Freddy

Déjà fortement touchée par la précédente saison cyclonique, le sud-est de l’île a été frappée de plein fouet par les vents et les pluies apportés par le cyclone Freddy en début de semaine dernière, mais aussi par la tempête Cheneso en janvier. Alors que près de 880 000 personnes se trouvaient déjà en état d’insécurité alimentaire aiguë à la fin de l’année 2022 dans cette zone, Freddy a fait basculer des dizaines de milliers d’autres habitants dans cette situation.

Ils sont près de 80 000 à avoir besoin d’une aide alimentaire immédiate pendant les trois prochains mois dans la région Vatovavy, l’une des plus touchées par le passage du cyclone Freddy.

« Le cyclone a beaucoup impacté les cultures, surtout les rizières. La majorité des ménages ont encore perdu tous les efforts qu’ils avaient fournis après le passage des cyclones Batsirai et Emnati l’année dernière. Avant le cyclone Freddy, ils étaient déjà dans une période de soudure. Ils attendaient leurs récoltes. Leurs récoltes sont maintenant inondées et endommagées par le vent. Donc ça affecte de nouveau les cas de malnutrition qui étaient déjà un problème sérieux.(…) Freddy est en train de revenir. Donc ce qui avait pu résister va encore être affecté », explique Denis Bariyanga, le coordinateur des opérations de la fédération internationale des sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge à Madagascar.

Alors que les arbres fruitiers, comme les bananiers et les arbres à pain, qui servent de nourriture de substitution en période de soudure ont aussi été détruits, de nombreux ménages ont recours à des stratégies de survie

« Il y a des gens qui ont commencé à quitter leur zone pour aller chercher des moyens de survie dans d’autres zones. Il y a des personnes qui empêchent leurs enfants de continuer à aller à l’école pour leur demander d’aller chercher du travail ou quelque chose qui peut appuyer la famille. Il y a beaucoup d’autres comportements négatifs qui commencent à s’observer, poursuit Denis Bariyanga. Mais la population a aussi adopté des comportements positifs. Ils ont commencé à développer des mécanismes de résilience, comme la multiplication des sources de revenus, en ne comptant pas seulement sur les revenus de l’agriculture. Nous avons vu, par exemple, pas mal de personnes qui commencent à avoir des activités d’élevage de poules, des petits commerces, etc. Cela leur permet d’avoir des revenus qui ne sont pas affectés par les cyclones. »

Des distributions d’argent, menées en partenariat avec le gouvernement et les acteurs humanitaires, sont en cours pour permettre aux ménages les plus vulnérables de subvenir à leurs besoins de base. Des acteurs qui appellent aussi aux dons pour venir en aide aux populations du sud et du sud-est de Madagascar, touchées par l’insécurité alimentaire.

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