Macron plaide pour l’exploitation du gaz sénégalais

Le président français Emmanuel Macron a plaidé pour l’exploitation du pétrole et gaz sénégalaise, soutenant que « le gaz est une énergie de transition que la planète en aura encore besoin pendant des décennies ».

« Nous ne demandons pas au Sénégal d’arrêter d’exploiter son gaz. Le gaz est une énergie de transition et on sait que la planète en aura encore besoin pendant des décennies », a déclaré Emmanuel Macron, ce vendredi matin, dans un entretien accordé à RFI, France 24 et France Info.  

Pour Macron, les 1496 milliards de francs Cfa promis par les pays riches et des banques spécialisées dans le financement du développement pour aider le Sénégal à réduire sa dépendance aux énergies fossiles, n’est pas une manière de freiner la production gazière du Sénégal.

« On ne dit pas au Sénégal : ‘’vous avez du gaz mais vous n’avez pas le droit de l’utiliser’’.  D’autant plus qu’en Europe, il y a des pays qui rouvrent des centrales à charbon. L’accord de transition juste pour le Sénégal, comme nous l’avons fait pour l’Afrique du Sud, pour l’Indonésie et pour d’autres pays, vise à lui permettre d’avoir une transition pour des produits qui créent de la richesse et de l’électricité et qui réduit les émissions. Pour le cas du Sénégal, on va lui permettre aussi de développer ses projets gaziers. Le Sénégal s’engage à avoir 40% d’énergie renouvelable dans son mix. Mais il va développer du gaz. L’objectif est de sortir les grands émergents du charbon ».

M. Macron a souligné par ailleurs que cet accord n’endette pas le Sénégal. « Ce sont des prêts concessionnels à des conditions très avantageuses pour le Sénégal sur du très long terme. Derrière cet accord, il y a des activités rentables. 40% d’énergie renouvelable d’ici 2030, sachant qu’ils vont faire du gaz, c’est très exigeant pour le Sénégal. Cela justifie qu’on ait cet engagement et cela va permettre au Sénégal de se développer ».

Pour rappel, un groupe de pays riches et de banques de développement se sont engagés à mobiliser 2,5 milliards d’euros (près de 1500 milliards F CFA) pour aider le Sénégal à réduire sa dépendance aux énergies fossiles, a annoncé jeudi le président Macky Sall lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris.

« Nous pensons que si cet argent est mobilisé nous pourrons atteindre voire dépasser cet objectif », a-t-il ajouté. « Nous sommes à 31% d’énergies renouvelables sur la base d’une dette qui est faite dans des conditions pas toujours favorables », a-t-il défendu, réclamant « qu’on soit juste avec nous pour que les énergies comme le gaz, qui doit être une énergie de transition, puissent cohabiter avec l’énergie renouvelable ».

De fait, le partenariat reconnaît que « le Sénégal entend utiliser ses ressources en gaz naturel comme une énergie de transition » avec en ligne de mire « une sortie progressive des combustibles au fioul lourd », affirme la déclaration politique établie par les parties prenantes, dont la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.

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