L’ONU demande à Israël de mettre fin aux «homicides illégaux» en Cisjordanie occupée

Le quotidien est toujours plus rude à Gaza ce jeudi 28 décembre. De nombreux hôpitaux ne fonctionnent plus, la famine s’étend et il n’est pas possible d’avoir accès à l’eau potable dans certaines localités. En Cisjordanie occupée, l’ONU dénonce aussi une détérioration rapide des droits humains pour la population palestinienne et demande à Israël de mettre fin aux « homicides illégaux ».

■ L’ONU demande à Israël de mettre fin aux « homicides illégaux » en Cisjordanie etdénonce une détérioration rapide des droits humains dans cette zone.

■ Les combats à la frontière libano-israélienne franchissent un nouveau palier. Le Hezbollah et l’armée israélienne observaient les premières semaines du conflit des règles d’engagement tacites qui permettaient d’épargner les zones résidentielles et de limiter les échanges de tirs. Mais ces garde-fous ont volé en éclat ces derniers jours.

■ Des frappes sur le centre de Gaza font craindre une expansion du conflit. Les forces israéliennes ont également multiplié les raids dans des grandes villes de Cisjordanie occupée dans la nuit. L’état-major de l’armée a aussi mis en garde contre une intensification des tirs le long de la frontière avec le Liban, pays d’où opère le Hezbollah.

■ Un soldat israélien est mort des suites d’une infection liée au contact avec les eaux usées à Gaza. Une dizaine d’autres militaires souffriraient de la même infection, et il est probable que la population palestinienne y soit aussi confrontée, alors que la situation sanitaire est plus que jamais difficile.

■ Le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 21 110 morts depuis le début de la guerre, le 7 octobre, et plus de 55 243 blessés. 1 140 personnes ont été tuées lors de l’attaque du Hamas du 7 octobre, selon les données fournies par le gouvernement israélien. L’armée israélienne a affirmé jeudi avoir tué plus de 2 000 combattants palestiniens depuis la fin de la trêve début décembre.

Le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, déplore les conditions à Gaza, de plus en plus catastrophiques

Sur X, Martin Griffiths dénonce des hôpitaux qui ne fonctionnement quasiment plus, la propagation rapide des maladies infectieuses au sein des camps de réfugiés, mais aussi des centaines de blessés ne pouvant recevoir les soins nécessaires.

Sur X, le ministre israélien de la Sécurité intérieure Itamar Ben Gvir annonce la confiscation d’argent présent dans des bureaux de change en Cisjordanie pouvant servir au Hamas

Selon le ministre israélien des dizaines millions de shekels – soit au moins 2,7 millions de dollars – ont été confisqué des documents, des téléphones portables pouvant servir à aider le Hamas auraient été confisqués.

L’ONU demande à Israël de mettre fin aux « homicides illégaux » en Cisjordanie

L’ONU demande jeudi à Israël de « mettre fin aux homicides illégaux » au sein de la population palestinienne en Cisjordanie occupée, dénonçant une détérioration rapide des droits humains dans cette zone. « Le recours à des tactiques militaires et aux armes dans des contextes de maintien de l’ordre, l’utilisation d’une force non nécessaire et disproportionnée et l’application de restrictions de mouvement élargies, arbitraires et discriminatoires affectant les Palestiniens, sont extrêmement préoccupants », a déclaré le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, dans un communiqué.

Le Croissant-Rouge palestinien annonce la mort d’au moins dix personnes et de nombreux blessés après un bombardement près de l’hôpital al-Amal à Khan Younès

Des milliers de personnes assistent aux funérailles du général Moussavi en Iran

Des milliers de personnes ont assisté jeudi à Téhéran aux funérailles du commandant des Gardiens de la révolution tué lundi en Syrie dans une frappe israélienne, selon des médias d’État. Le général de brigade Razi Moussavi, un important commandant de la Force Qods, la branche des opérations étrangères et l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, a été tué dans un tir de missile lundi, au sud de Damas. Téhéran a accusé Israël, qui n’a pas démenti.

​Cette mort survient en pleine guerre dans la bande de Gaza entre Israël, l’ennemi juré de Téhéran, et le Hamas, mouvement palestinien soutenu par le « front de la résistance », dont fait notamment partie l’Iran. Des milliers de personnes se sont rassemblées jeudi dans le centre de Téhéran, sur la place de l’imam Hussein, scandant « mort à Israël », « mort aux États-Unis ».
 
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a rencontré plus tôt jeudi la famille de Razi Moussavi. Lors des funérailles, le chef des Gardiens de la révolution, Hossein Salami, a salué Moussavi comme « l’un des commandants des Gardiens les plus expérimentés et efficaces dans le front de la résistance ». Interrogée sur la frappe l’ayant tué, Israël a dit ne « pas commenter les informations des médias étrangers ».

Les forces armées israéliennes disent avoir découvert des tunnels sous et autour d’hôpitaux à Gaza, notamment l’hôpital al-Rantissi, qui auraient été utilisés par le Hamas

Les combats à la frontière libano-israélienne franchissent un nouveau palier

À la frontière libano-israélienne, l’escalade est le maître mot entre le Hezbollah et l’armée israélienne qui s’affrontent quotidiennement depuis le 8 octobre. Le parti chiite a perdu depuis le début des affrontements 125 combattants et Israël déplore, de son côté, 13 morts dont 9 soldats. La violence sur le terrain s’accompagne de menaces verbales puisque Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, a déclaré mercredi que la situation à la frontière nord d’Israël « doit changer » et que le temps de la diplomatie est compté. « Nous sommes prêts à toutes les éventualités, nous riposterons à tous les crimes d’Israël », a répondu le député du Hezbollah, Hassan Fadlallah.

Le Hezbollah et l’armée israélienne observaient les premières semaines du conflit des règles d’engagement tacites qui permettaient d’épargner les zones résidentielles et de limiter les échanges de tirs à une bande frontalière de 3 à 5 kilomètres des deux côtés de la ligne de démarcation. Mais ces garde-fous ont volé en éclat ces derniers jours, explique notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.

Mercredi, le Hezbollah a déployé une puissance de feu inégalée depuis le 8 octobre et a tiré une centaine de roquettes katioucha sur le nord d’Israël, dont une trentaine sur la ville de Kiryat Shmona. Le parti de Hassan Nasrallah a lancé des drones kamikaze, des missiles lourds équipés de charges explosives de 300 kilos et des missiles guidés, sans compter les obus d’artillerie.

Cette escalade intervient au lendemain d’un raid aérien israélien contre la ville de Bint Jbeil, située à deux kilomètres de la frontière, où un combattant du Hezbollah et deux civils membres de sa famille ont été tués. Ces derniers jours, l’aviation israélienne a visé des cibles plus en profondeur, détruisant de nombreuses habitations. Mercredi, les avions de combats, les drones d’attaque et l’artillerie ont visé les périphéries d’une trentaine de localités libanaises. Les habitants du sud du Liban sont désormais inquiets de voir les combats s’étendre à l’ensemble de leurs villes et leurs villages.

Gaza accuse Israël d’avoir volé des organes de corps palestiniens non identifiés

Les autorités locales de Gaza ont accusé Israël d’avoir volé des organes des corps de Palestiniens qui ont été remis à Gaza le mardi 26 décembre. Dans un communiqué, le bureau des médias du gouvernement basé à Gaza a déclaré que l’examen des corps a révélé que leurs formes avaient considérablement changé en raison du vol d’organes vitaux sur les cadavres.

Il a ajouté que l’armée israélienne avait remis aux autorités palestiniennes des corps non identifiés et avait refusé de préciser où ils avaient été trouvés.

Pedro Sánchez ne participera pas à la coalition internationale en mer Rouge

L’Espagne ne participera pas à la coalition internationale pour protéger le trafic maritime en mer Rouge contre les attaques des rebelles Houthis du Yémen. Après s’être opposée à un élargissement de la mission de l’opération européenne Atalante, qui lutte depuis 2008 contre la piraterie dans l’océan Indien, Madrid prévient qu’elle ne mobilisera pas ses navires pour une opération occidentale.

Les raisons officielles du refus du socialiste Pedro Sánchez de s’opposer aux États-Unis dans les opérations militaires en Mer Rouge contre les rebelles Houthis du Yémen ne sont pas connues. Ce qui est sûr, c’est que plusieurs militaires espagnols expriment leur stupeur après la décision, rapporte notre correspondant à Madrid, François Musseau. Pour certains cela revient à aller contre les intérêts économiques de l’Espagne. D’après plusieurs médias, Madrid n’aime pas l’idée de participer à une opération qui ne soit pas sous le parapluie de l’Otan ou de l’Union européenne. Mais il semble bien qu’il y a aussi à l’œuvre des motifs de politique intérieure.

S’il souhaite donner son feu vert à une opération militaire de ce type, Pedro Sánchez doit passer par le Parlement. Or ses alliés, la gauche radicale Sumar et les indépendantistes catalans ou basques, sont opposés à la cause israélienne et favorables aux palestiniens de Gaza. Il resterait aux socialistes au pouvoir d’obtenir le soutien du grand parti de la droite, le parti populaire. Mais ils sont à couteaux tirés avec ses dirigeants, rétifs à un rapprochement avec le gouvernement. Pour l’instant, l’Espagne ne peut et veut s’engager en mer rouge.

Des frappes sur le centre de Gaza font craindre une « expansion » du conflit

L’armée israélienne concentre ce jeudi 28 décembre ses opérations sur le centre de la bande de Gaza malgré une situation critique pour les civils, des appels pour un cessez-le-feu et une possible « expansion » des opérations à la frontière avec le Liban.

Outre la bande de Gaza, les forces israéliennes multiplient dans la nuit les raids dans des grandes villes de Cisjordanie occupée, notamment à Jénine et à Ramallah, où siège l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, selon l’agence officielle Wafa.

L’état-major de l’armée a mis en garde contre une intensification des tirs le long de la frontière avec le Liban, pays d’où opère le Hezbollah, mouvement qui fait partie comme le Hamas palestinien de « l’axe de la résistance », un regroupement de groupes armés proche de l’Iran et hostiles à Israël.

Près de la frontière libanaise, dans le Golan annexé par Israël, un drone s’est abîmé dans la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué à l’AFP l’armée israélienne après qu’une nébuleuse de combattants issus de groupes armés pro-Iran a revendiqué une attaque sur ce secteur.

Un soldat israélien meurt après avoir été infecté par un champignon présent dans les eaux usées

Mercredi soir, l’OMS a alerté sur le grave péril qui pèse sur la population de Gaza, qui n’a plus de nourriture et très peu d’eau potable. Le même soir, un soldat israélien blessé au combat est mort après avoir été infecté par un champignon présent dans les eaux usées à Gaza, rapporte notre envoyée spéciale à Jérusalem, Hajera Mohammad.

Le Fusarium ou l’Aspergillus, c’est l’un de ces deux champignons qui a sans doute tué ce soldat, selon le professeur Cyrille Cohen, qui dirige le laboratoire d’immunothérapie à l’université Bar Ilan près de Tel-Aviv : « Ce qui s’est passé, c’est qu’on parle d’une infection lors de contact avec des eaux usées des égouts ou évidemment la boue à proximité de ces eaux usées. Quelques fois, avec les plaies ouvertes, la plaie peut être infectée et à ce moment-là, le champignon peut pénétrer et se multiplier. Il peut détruire aussi bien les voies respiratoires, détruire différents organes et neutraliser aussi le système immunitaire. »

L’infection non contagieuse se soigne, un traitement existe, mais dans le cas de ce soldat gravement blessé, il n’a pas fonctionné : « Non seulement les traitements n’ont pas marché, mais on a essayé aussi certains traitements expérimentaux. Et malheureusement, il n’y a pas eu possibilité de sauver la vie de ce soldat qui était aussi blessé gravement. »

Une dizaine d’autres militaires souffriraient de la même infection. Aucun commentaire n’a été fait pour le moment du côté de l’armée israélienne car il n’est pas question de créer une psychose. Mais si un champignon rend malade des soldats à Gaza, il doit sans doute aussi rendre malade des Palestiniens, pour qui l’accès aux soins est devenu très difficile, voire impossible, depuis le début de la guerre.

Partager

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *