La ville de pêcheurs de Soussa, à quelque 110 kms à l’ouest de Derna, est considéré comme la seconde ville de Libye la plus meurtrie après celle-ci. Un tiers des bâtiments ont été touchés selon la municipalité. La tempête Daniel a touché Soussa dans la soirée aussi beaucoup d’habitants ont pu partir. Mais la ville de 16 000 habitants compte encore de nombreux disparus. L’équipe de recherche en mer de Soussa tente de récupérer les corps perdus en Méditerranée, malgré le manque criant de moyens.
Face à la mer, le bâtiment au toit de tôle effondré à moitié apparaît abandonné. Il n’en est rien, c’est le quartier général de Taoufik al Malla et de ses 34 compagnons qui s’occupent de récupérer les corps jetés dans la mer par la tempête Daniel.
Depuis dix jours, ils en ont récupéré une quinzaine. Mercredi, ils en ont aperçu deux en mer, mais n’ont pas pu les récupérer. « Nous n’avons pas d’équipement. Tout ce que nous avons, c’est ça, cette bouée de sauvetage. Nous avons besoin de Zodiacs entièrement équipés. Si les pays étrangers veulent nous aider, nous sommes là ».
L’équipe de sauvetage en mer de Taoufik al Malla doit demander aux pêcheurs de leur prêter leurs bateaux pour partie en mission. Sinon, ils en sont réduits à scruter la mer à la recherche de corps à la dérive.
Dans leur local, trône une affiche du maréchal Haftar. L’homme de la situation selon eux. Pourtant, l’Armée nationale libyenne commandée par l’homme fort de la région ne leur a pas encore prêté main forte.
« Nous avons appelé l’armée et la société civile pour nous aider. Mais jusqu’à récemment, nous n’avions rien, même pas de gants ou de masques. On travaillait à mains nues. Nous venons juste de recevoir des gants, des masques et des sacs mortuaires. »
La mairie de Soussa assure qu’elle a l’aide nécessaire. Les disparus en mer ne sont plus une priorité.
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