L’association nationale des familles de victimes et rescapés du naufrage du bateau « Le Joola », par la voix de son président Cheikhna Keïta, s’est offusquée, samedi, de l’ « oubli » dont sont victimes, selon elle, les foyers ayant perdu des membres dans la plus grande catastrophe maritime survenue au Sénégal dans la nuit du 26 au 27 septembres 2002, au large des côtes gambiennes.
Au total, 1.863 personnes avaient péri ou avaient été portées disparus, suite au naufrage du bateau, qui faisait la navette entre Dakar et Ziguinchor.
« Toutes les familles de victimes de ce naufrage sont oubliées. Les gens m’appellent de partout pour me demander un soutien », a dit Cheikhna Keïta, qui recevait des journalistes chez lui, au quartier Diakhao de Thiès.
« Je lance ce cri du cœur au nom de toutes les familles qui me l’ont demandé », a poursuivi le responsable, qui dénonce l’attitude des autorités qui, selon lui, « ressemble à du mépris », à une volonté de les « pousser à l’oubli ».
L’association de familles de victimes invite le Chef de l’Etat à prendre part, à Ziguinchor, à la commémoration du 20-ème anniversaire de cette catastrophe.
Depuis 2002, ni le président Wade, ni son successeur, le président Macky Sall, n’ont assisté à aucun des anniversaires organisés en Casamance, qui compte le plus de morts et de disparus dans ce naufrage, a relevé M. Keïta.
Il a énuméré une liste de doléances à un mois du 20-ème anniversaire du naufrage. Il s’agit du renflouement du bateau, du versement des 6,9 milliards FCFA restants de l’enveloppe de 20 milliards qu’avait allouée à l’époque le président Wade à titre d’indemnisation aux familles de victimes.
Seule une instruction du Chef de l’Etat peut aider à décaisser ce montant qui pourrait contribuer à l’assistance des familles et à la création d’une fondation, a-t-il indiqué.
Regrettant l’abandon du mémorial de Dakar dont la première pierre avait été posée par le président Wade, tout comme celui de Ziguinchor, l’Association déplore aussi la banalisation du cimetière des victimes situé à Mbao. Celui de Banjul (Gambie) aussi a été « abandonné », selon lui.
Pour la postérité, il invite le Chef de l’Etat à déclarer cette journée fériée.
Les familles de victimes et de rescapés du Joola demandent aussi que justice leur soit rendue, dès lors qu’ « il y a des coupables » dans cette affaire, selon elles.
M. Keîta, qui a perdu deux fils dans cet accident maritime, relève que l’assistance promise aux orphelins suite à ce naufrage, n’est pas effective. Alors qu’ils avaient été élevés au rang de « pupilles de la nation » par le président de la République d’alors, ces derniers devraient bénéficier d’avantages, dont une insertion professionnelle après leurs études, a-t-il dit.
APS
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