Le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, est attendu ce jeudi 1er février en Égypte pour discuter d’une nouvelle trêve dans la bande de Gaza où les combats et les raids israéliens se poursuivent en dépit d’une situation humanitaire critique. Dans le nord de l’enclave et en Cisjordanie, ainsi qu’au Liban avec le Hezbollah, la situation reste très tendue également.
Ce qu’il faut retenir
■ Au cours de la nuit, des témoins ont fait état de frappes israéliennes à proximité de l’hôpital Nasser de Khan Younès, grande ville du sud du territoire où se cachent selon Israël des dirigeants locaux du Hamas. La ville est bombardée sans relâche depuis des semaines. Les hôpitaux du territoire ravagé, sous pression, sont au centre des préoccupations. Israël poursuit également ses raids meurtriers en Cisjordanie occupée.
■ La situation reste tendue au nord de l’enclave de Gaza, tout comme à la frontière nord d’Israël, avec le Hezbollah libanais. Les échanges sont quotidiens.
■ Les chefs de plusieurs organisations de l’ONU ont alerté ce mercredi : la suspension par plusieurs pays de leurs financements à l’Unrwa, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, va produire des « conséquences catastrophiques » pour la bande de Gaza. La Cnuced dresse un bilan terrible. Michael Ryan, un responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a dénoncé que la population « meurt de faim » et « est poussée au bord du gouffre ».
■ Le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, est attendu ce jeudi en Égypte pour discuter d’une initiative formulée lors d’une réunion le weekend dernier à Paris entre le directeur de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.
■ Selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, mardi 30 janvier, 26 900 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre dernier. Les morts sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre 66 000 blessés.
À Kerem Shalom, des manifestants israéliens bloquent l’aide humanitaire
Depuis une semaine, des manifestants israéliens, issus pour beaucoup des milieux de l’extrême droite, sont réunis à Kerem Shalom. C’est par ce point de passage entre Israël et Gaza, qu’entre l’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne. Ces militants tentent de bloquer le passage des camions chargés de denrées alimentaires. Des affrontements avec la police israélienne éclatent régulièrement.
« Nous sommes arrivés ici, déjà déplacés de l’hôpital al-Shifa de Gaza », explique Umm Shadi, Gazaouie
L’armée israélienne continue, sans relâche de pilonner la bande de Gaza. En 24 heures, mercredi, les combats au sol et les bombardements ont fait 150 morts.
Les médiateurs internationaux s’efforcent, eux, d’arracher une nouvelle trêve dans cette guerre dévastatrice.
Mais dans ce petit territoire, assiégé et coupé de tout, « la population meurt de faim » dénonce un responsable de l’Organisation mondiale de la santé. L’aide humanitaire entre seulement au compte-goutte. Et 1,7 million des 2,4 millions d’habitants ont dû fuir leur foyer, se retrouvant sans rien, alors que les températures ne cessent de baisser.
La coordinatrice de l’ONU pour Gaza et le chef de la diplomatie américaine se sont réunis dans la nuit à Washington
Sigrid Kaag et Anthony Blinken se sont réunis dans la nuit de mercredi à jeudi à Washington pour discuter de la situation actuelle de l’Unrwa. Le chef de la diplomatie américaine a déclaré que les États-Unis « travaillaient toujours en étroite collaboration avec Sigrid Kaag, avec Israël, avec l’Égypte, et avec toutes les autres parties concernées afin de maximiser l’aide apportée à Gaza ».
« Il y a un certain nombre de questions dont nous devons également continuer à parler, (…) notamment des conditions sûres pour acheminer l’aide non seulement aux travailleurs humanitaires, mais aussi à ceux qui la reçoivent. Nous devons également parler du détournement de l’aide, et éviter tout risque potentiel que cette dernière tombe entre de mauvaises mains », a expliqué Sigrid Kaag, lors d’une déclaration faite avant la réunion.
À Sanaa, au Yémen, les nouvelles recrues Houthis défilent pour montrer leur soutien aux Palestiniens
Les troupes israéliennes ont tué des dizaines de militants à Gaza
L’armée israélienne a déclaré jeudi que ses troupes avaient tué « des dizaines de terroristes » au cours de la journée écoulée lors de combats qui ont fait rage dans la bande de Gaza.
Dans la ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, où Israël a concentré son offensive ces dernières semaines contre le groupe islamiste Hamas, l’armée a déclaré que ses troupes avaient engagé des combats rapprochés et dirigé des frappes aériennes. Elle a également fait état de combats dans le centre et le nord de Gaza.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, est attendu ce jeudi en Égypte
Pour appuyer les efforts en vue d’une possible deuxième trêve, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken va retourner « dans les prochains jours » au Moyen-Orient, a indiqué un responsable américain sans dire dans quels pays.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar, est attendu, de son côté, ce jeudi en Égypte pour discuter d’une initiative formulée lors d’une réunion le weekend dernier à Paris entre le directeur de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.
Selon une source du Hamas, le mouvement islamiste palestinien examine une proposition en trois phases, dont la première porte sur une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer entre 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages retenus à Gaza, et 200 à 300 camions d’aide pourront entrer chaque jour dans le territoire palestinien.
Les États-Unis annoncent avoir détruit dix drones des Houthis et trois d’Iran
L’armée américaine a annoncé mercredi 31 janvier une série d’opérations militaires contre les rebelles Houthis au Yémen, affirmant avoir détruit lors de frappes au Yémen plus d’une dizaine de drones d’attaque ainsi qu’un poste de commandement au sol, appartenant aux rebelles Houthis proches de l’Iran.
Ces drones « constituaient une menace imminente pour les navires marchands et les navires militaires américains dans la région », a indiqué le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) dans un communiqué.
À Amman, en Jordanie, une centaine de manifestants rassemblés pour soutenir les employés de l’Unrwa
Les États-Unis ont annoncé vendredi 26 janvier, suspendre tout futur financement à l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens. Samedi, plusieurs pays ont suivi – le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, et la Finlande – ont rejoint les États-Unis, l’Australie et le Canada. La Jordanie compte le plus gros quota de réfugiés palestiniens enregistrés à l’Unrwa. L’agence est aujourd’hui en péril.
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