« Le Sénégal et les confréries ». La chronique de Tariq Ramadan sur les tensions au Sénégal

Depuis des décennies, le destin politique du Sénégal dépend des prises de position  des #khalifes des deux grandes confréries  #mouride et #tijane 

En ces temps très troublés, il faut conseiller, et espérer, que les deux khalifes – et avec eux tous les responsables religieux –  fassent le choix des principes et de la sagesse plutôt que de soutenir un clan particulier, un parti, un homme ou le pouvoir…

Cela veut dire, au nom de l’islam, de ne prendre aucune position fondée sur des calculs politiciens, et de rappeler et d’exiger du pouvoir, de l’armée et du peuple de respecter les principes suivants :

1. Que le gouvernement respecte l’État de droit et la transparence démocratique en se soumettant à la Constitution, à la loi et au choix du peuple,
2.  Que l’armée respecte la population et que les soldats ne tirent pas sur leurs concitoyens et n’obéissent pas, en conscience, aux ordres du pouvoir leur commandant de tuer, de violenter et de maltraiter les manifestants civils,
3. Que le peuple respecte la loi, évite la violence tout en exigeant, légitimement, que ses droits soient respectés et que les élections soient justes, libres et transparentes.

C’est cela que nous devons attendre et espérer des responsables religieux : une parole libre, non partisane, fondée sur les principes de l’islam et sa sagesse. Si les #khalifes ne jouaient pas ce rôle et n’apportaient pas au Sénégal cette voix de la dignité, de la justice et de la transparence politique, ils agiraient contre les principes de l’islam, contre l’avenir du Sénégal et contre la crédibilité de leur confrérie respective. 

Ils ont le choix entre leur honneur, et – à terme – leur perte.

Par Tariq Ramadan

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