Alors que la Cédéao réfléchit à une éventuelle intervention militaire contre les putschistes au Niger, une délégation de l’organisation régionale, conduite par le général nigérian Abdulsalami Abubakar, se trouve actuellement à Niamey pour « négocier » avec la junte. Dans le même temps le numéro 2 de la junte nigérienne, le général Salifou Mody, est depuis ce mercredi matin à Bamako, pour s’entretenir notamment avec les autorités maliennes.
Le bimoteur en provenance de Niamey s’est posé sur le tarmac de l’aéroport de Bamako dans la matinée, avec le général Salifou Mody et une petite délégation à son bord. Le général Salifou Mody a rencontré les autorités maliennes dont le président de la Transition le colonel Assimi Goïta. Il a été notamment question de renforcement de relations entre les deux juntes.
Porteur d’un message de remerciement du chef de la junte du Niger à celui du Mali pour son soutien, le général Salifou Mody, s’est félicité de la bonne coopération actuelle entre les deux pays, rapporte notre correspondant régional, Serge Daniel.
Mais Niamey entend renforcer ses relations sécuritaires avec le Mali, au moment où certains pays envisagent d’intervenir militairement au Niger, a poursuivi le numéro 2 de la junte nigérienne. Pas de détails sur ce volet des entretiens. Mais il n’est pas exclu que Bamako a profité de l’occasion pour vanter auprès de son hôte sa coopération avec d’autres partenaires notamment russes.
Pendant son séjour, le général Salifou Mody affirme également, sans détails, avoir eu des consultations politiques. Après le Mali, la délégation nigérienne va se rendre à Ouagadougou, autre pays dirigé par un putschiste.
Comment comprendre ce déplacement ?
Le choix du numéro 2 de la junte nigérienne pour ce déplacement ne doit rien au hasard. Salifou Mody s’était déjà rendu au Mali en mars dernier pour rencontrer le colonel Assimi Goïta, le président malien, peu de temps avant d’être limogé de ses fonctions de chef d’état-major par le président Mohamed Bazoum. Au sein de l’armée nigérienne, il incarne la tendance favorable à un rapprochement avec les juntes au Mali et au Burkina Faso pour lutter contre les jihadistes.
Ce rapprochement est il en train de se concrétiser ? Les juntes malienne et burkinabè ont en tout cas apporté leur soutien aux putschistes nigériens par un communiqué commun affirmant que toute intervention armée serait considérée « comme une déclaration de guerre » à leurs deux pays et qu’elle entraînerait leur retrait de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest. Ils ont aussi déclaré refuser d’appliquer le blocus économique décidé par la Cédéao. La junte nigérienne semble dpnc vouloir se rapprocher des autres régimes putschistes ouest-africains.
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