Le Mali en deuil après trois attaques terroristes au bilan terrible revendiquées par le Jnim

Ce samedi 9 septembre, le Mali entre dans son deuxième jour de deuil national après la série d’attaques revendiquées par le Jnim, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda au Maghreb islamique. Jeudi, deux attaques ont visé le camp militaire de Bamba (région de Gao) et un bateau qui naviguait dans le cercle de Rharous (région de Tombouctou). Vendredi, à Gao, c’est un camp de l’armée malienne et l’aéroport qui ont été pris pour cibles. Les attaques de jeudi ont fait au moins 64 morts, mais le Mali s’attend à un bilan définitif beaucoup plus lourd.

« C’est une offensive générale », commente une source sécuritaire malienne. Le Jnim se livre déjà, depuis plus d’un mois, à un blocus de la ville de Tombouctou, où le groupe jihadiste empêche l’arrivée des marchandises. D’autres routes, dans les régions de Tombouctou et de Gao, sont également devenues les cibles d’attaques récurrentes.

Dans la région de Ségou, dans le centre, le Jnim a revendiqué mercredi 6 septembre une opération contre le groupe Wagner, supplétif de l’armée malienne. Les attaques se sont aussi multipliées ces dernières semaines dans les régions de Mopti et de Bandiagara, dans le centre.

Situation critique à l’hôpital de Gao

Le bilan officiel est provisoire. Selon des sources indépendantes contactées par RFI, une centaine de personnes auraient été tuées et des dizaines sont toujours portées disparues. Il y a eu également de nombreux blessés qui sont admis à l’hôpital régional de Gao. Des acteurs de la société civile de la région se sont mobilisés pour lancer une campagne de don de sang. Écoutez l’un d’entre eux, joint par Sory Ibrahim de rfi Mandanka/ Fulfuldé. « Avant cette situation, l’hôpital de Gao connaissait depuis un certain temps une situation difficile, et il y a même beaucoup de personnel qualifié et de médecins qui ont demandé à quitter l’hôpital. Nous sommes de la prise en charge (des blessés), mais les populations sont mobilisées autour de l’hôpital et pour apporter un soutien au personnel médical. Dès que les blessés sont arrivés, nous avons été approchés pour mobiliser nos membres, et aussi l’ensemble de la population de Gao pour venir donner du sang. Depuis hier soir, les gens se sont massivement dirigés vers l’hôpital pour répondre à l’appel, et nous espérons que malgré la situation inquiétante dans la ville elle-même, les gens vont continuer à aller donner du sang. »

Les attaques de jeudi et de vendredi marquent par leur ampleur, par leur complexité et par le nombre élevé de victimes aussi, pointe David Baché du service Afrique. Elles surviennent alors que la Minusma est en plein retrait. Les Casques bleus ont déjà quitté les camps d’Ogossagou, Ber, Goundam, Ménaka… Ils se seront totalement retirés du Mali d’ici la fin de l’année.

L’armée malienne se réorganise et investit progressivement les bases laissées libres par la Minusma, comme elle l’avait fait après le départ de la force française Barkhane. La semaine dernière, l’état-major des armées jugeait les groupes terroristes en situation de « fébrilité ». Les autorités de transition ont fait de la lutte contre le terrorisme l’une de leurs priorités.

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