La candidature de Amadou Mame Diop à la tête de l’Assemblée nationale a été la surprise du chef. D’ailleurs même la tête de liste de la coalition du pouvoir Benno Bokk Yakkar ne l’a pas vu venir. Un choix contesté par Aminata Touré qui, pour montrer son désaccord n’a pas assisté au vote de la présidence. Dans un entretien accordé à nos confrères de L’Observateur Mimi Touré très agacée met sur la table les injustices qu’elle a subies dans son compagnonnage avec Macky Sall.
Honorable, vous avez quitté l’Assemblée nationale sans attendre le vote. Vous avez même demandé à Farba Ngom de vous remettre la procuration que vous lui aviez confiée. Pourquoi avez-vous pris une telle décision?
Tout d’abord, je voudrais encourager les jeunes à continuer à croire aux valeurs de loyauté, de mérite et d’équité, même si pour l’élection du président de l’Assemblée nationale, aucune de ces valeurs n’a été mise en avant par le Président de la Coalition de Benno Bokk Yaakaar. J’ai passé ma vie à lutter contre l’injustice, j’en ai subi pas mal dans mon compagnonnage avec Macky Sall, mais là, c’est celle de trop. Celle qui privilégie les liens familiaux par-dessus le mérite militant, ce n’est plus tolérable.
Dans un message posté sur les réseaux sociaux, vous évoquez le choix porté sur votre collègue, Amadou Mame Diop, en parlant de relation familiale. Pouvez-vous-vous expliquer davantage sur ce choix?
Il est clair et établi que le choix est strictement familial, c’est connu de tous. Mais à ce moment, il fallait que le cousin fasse le tour du Sénégal, 5175 km exactement et le travail préalable. Il n’y a pas de responsables pour aller au front et d’autres pour ramasser les fruits. La politique, ce n’est pas du servage où certains, forts de leur appartenance familiale, attendent que les autres travaillent pour eux.
Quels sont les liens familiaux auxquels vous faites allusion?
Ils sont connus et établis avec la famille de Mansour et Marième Faye. Je parle là au nom de tous les indignés de l’Alliance pour la République (Apr) et de Benno bokk yaakaar (Bby). J’aurais pu laisser passer, négocier un poste honorifique, mais il y a des moments où il faut se regarder dans la glace et se dire si on vit pour les valeurs pour lesquelles on s’est battu toute sa vie. Je me suis battue contre l’injustice et je continuerai à le faire. Pour être très claire, je n’ai pas participé au vote, je n’ai pas voté pour le candidat du Président de la coalition Bby parce que c’est un choix injuste, subjectif et beau-familial. Ce n’est pas l’exemple à servir à notre jeunesse, il faut réhabiliter le mérite car tout le monde n’est pas gendre ou beau-cousin du Président.
Comment avez-vous d’ailleurs appris le choix porté sur votre collègue?
Le Président de la coalition Benno n’a pas jugé utile de nous rendre visite à notre séminaire pour échanger avec ses députés et expliquer les critères de son choix. J’ai reçu son coup de fil dans l’enceinte de l’Assemblée pour revenir sur ses engagements précédents. Il n’y a pas de problème dans un changement d’avis, il faut juste que ce ne soit pas du népotisme ou de la dictature.
avec L’Observateur
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