La RADDHO dit non au troisième mandat et appelle Macky Sall de respecter la Constitution

À l’occasion de leur conférence de presse tenue ce mardi au siège habituel, la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) a lancé un appel au Président Macky Sall pour le respect de la parole donnée.

« Depuis quelques temps, le Sénégal vit une période d’agitation politique, sociale et économique, en partie liée aux ennuis judiciaires d’un des partis de l’opposition au régime en place et aux intentions prêtées au président actuel de la République, Monsieur Macky Sall, de vouloir briguer en 2024 un troisième mandat à la tête du pays alors que la Constitution sénégalaise, en son article 27, affirme clairement qu’aucun président de la République ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs », a indiqué Sadikh Niasse, Secrétaire général RADDHO.

Qui ajoute: « Nous demandons aux autorités administratives et judiciaires d’inscrire leurs actions dans la préservation des acquis démocratiques durement conquis par le peuple. Rappelons qu’une démocratie se nourrit de délibérations, de contradictions et de dialogues. Nous appelons le président de la République Macky Sall au respect de la parole donnée, de la lettre et de l’esprit de la Constitution qui ne lui permet pas de briguer un autre mandat après ceux de 2012 et de 2019 ».

L’organisation relève « qu’une défiance des institutions est de plus en plus adoptée comme moyen de résistance par l’opposition, ce qui est incompatible avec I‘Etat de droit ».

Elle a exprimé sa vive préoccupation sur les conséquences politiques, économiques et sociales de cette tension entretenue depuis plusieurs mois par les acteurs du pouvoir comme de l’opposition.

« Face à toutes ces réelles menaces qui pèsent sur la paix civile, la cohésion sociale, la démocratie sénégalaise et les droits des citoyens, nous encourageons les Sénégalais à cultiver la paix dans la recherche de la vérité, le dialogue et la cohésion sociale autour des questions essentielles qui intéressent le Sénégal. La RADDHO appelle tous les Sénégalais au calme, à l’apaisement et au bannissement de la violence sous toutes ses formes et d’où qu’elle vienne ».

Une demande a aussi été lancée aux forces de défense et de sécurité

« La RADDHO demande aux forces de défense et de sécurité de respecter les règles minima des Nations Unies en matière de maintien de l’ordre. Et recommande fortement la révision des articles L 29 L30 et toutes autres dispositions entrainant la déchéance automatique des droits civils et politiques en cas de condamnation sans qu’un juge ne se prononce.

Sans oublier de recommander aux chefs religieux et leaders d’opinion du pays à la communauté internationale d’agir auprès du Président de la République afin qu’il initie, dans les meilleurs délais, un dialogue franc et sincère avec tous les acteurs politiques dans le but de trouver des solutions consensuelles sur toutes les questions sources de désaccord, seul gage d’une paix et d’une stabilité durables pour notre pays et la sous-région déjà fortement secouée par l’instabilité et l’insécurité ».
L’organisation offre toute sa disponibilité à accompagner le dialogue.

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