La Ligue arabe réintègre le régime syrien après onze ans d’absence

Les ministres arabes des Affaires étrangères ont décidé ce dimanche, au Caire, de réintégrer le régime syrien à la Ligue arabe. Ils l’avaient écarté en 2011 pour la répression d’un soulèvement populaire ayant dégénéré en guerre sanglante.

Les ministres étaient réunis dimanche au siège de la Ligue arabe au Caire pour deux réunions extraordinaires sur la guerre au Soudan et la Syrie. Et ils ont voté en faveur du retour de la Syrie au sein de l’organisation au siège de la Ligue arabe, au Caire, dimanche. « Les délégations du gouvernement de la République arabe de Syrie siègeront de nouveau à la Ligue arabe », indique le texte voté par l’ensemble des ministres dans une réunion à huis clos au siège de la Ligue arabe au Caire.
 
L’adhésion de la Syrie à la Ligue arabe avait été suspendue en 2011 après la répression sanglante des manifestations contre le président Bachar el-Assad.
 
La décision stipule que la Syrie peut reprendre immédiatement sa participation aux réunions de la Ligue arabe, tout en appelant à une résolution de la crise résultant de la guerre civile en Syrie, y compris la fuite des réfugiés vers les pays voisins et la contrebande de drogue dans la région.
 
La décision a été prise lors d’une réunion à huis clos des ministres des Affaires étrangères au siège de la Ligue arabe au Caire, a déclaré Gamal Roshdy, porte-parole du secrétaire général de la Ligue arabe.
 
Vers une normalisation
La réintégration de la Syrie ne s’est pas faite sans objections, souligne notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti. Certains pays ont estimé que les causes qui avaient mené à l’exclusion de la Syrie étaient toujours là. Le Qatar, qui avait été le champion de l’exclusion de la Syrie il y a douze ans, a indiqué que la répression sanglante des opposants au régime de Bachar el-Assad se poursuivait.
 
La Ligue veut donc, comme avant l’exclusion, que le régime syrien amorce une ouverture à l’égard de l’opposition et s’inscrive dans un processus de dialogue pour une réforme politique. Mais ces conditions sont de pure forme puisque presque tous les poids lourds du monde arabe ont plus ou moins normalisé leurs relations avec le régime de Damas. C’est notamment le cas de l’Égypte, siège de la Ligue arabe et président de l’actuelle session de l’organisation, et de l’Arabie saoudite, où se tiendra le prochain sommet des chefs d’Etats arabes le 19 mai.
 
Bachar el-Assad a bénéficié de l’élan de solidarité mondial après le tremblement de terre dévastateur du 6 février, qui a fait des milliers de morts en Turquie et en Syrie.

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