Israël et le Hamas à l’ensemble du Moyen-Orient. Pour dissuader le Hezbollah et son sponsor iranien de participer au conflit, Washington a dépêché en Méditerranée orientale deux porte-avions. Quelques heures après l’attaque du Hamas contre le territoire israélien, le 7 octobre, un premier incident meurtrier a eu lieu à la frontière libano-israélienne avec l’infiltration d’un commando du Jihad islamique en Palestine. Depuis, les affrontements entre le Hezbollah et l’armée israélienne se sont multipliés.
Les combats qui opposent le Hezbollah et l’armée israélienne gagnent en intensité tous les jours et l’escalade, qui était limitée à quelques points, concerne désormais toute la frontière.
L’artillerie, les canons de chars, les drones et les hélicoptères sont utilisés lors de chaque round. Le Hezbollah a déjà perdu une quinzaine d’hommes, sans compter les militaires israéliens et les combattants palestiniens tués.
Pourtant, ce n’est pas encore la guerre totale, Israël et le Hezbollah tentent de s’en tenir aux règles d’engagement tacites en vigueur depuis la guerre de 2006. Les affrontements, même s’ils sont violents et meurtriers, restent confinés à la région frontalière et les protagonistes évitent, à ce stade, d’attaquer les zones résidentielles.
Jusqu’à présent, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, qui a pourtant l’habitude de s’exprimer lors des crises graves, n’a fait aucune déclaration. Les observateurs donnent deux explications à ce silence troublant : la première est qu’il n’a rien à annoncer, ce qui signifie que le Hezbollah et avec lui l’Iran n’ont pas encore arrêté leur décision finale concernant l’attitude qu’ils vont adopter face à la crise actuelle.
La deuxième raison est que Hassan Nasrallah, qui maîtrise bien les éléments de la guerre psychologique, laisse sciemment planer le doute sur ses intentions pour surprendre les Israéliens ou pour donner davantage de latitude aux Iraniens dans d’éventuelles médiations ou négociations indirectes.
Face à une éventuelle implication du pays dans la guerre, les Libanais sont profondément divisés. Mercredi soir 18 octobre, des milliers de partisans du Hezbollah sont descendus dans la rue de la banlieue sud de Beyrouth, après l’attaque contre l’Hôpital baptiste à Gaza, et ont scandé des slogans exhortant Hassan Nasrallah à déclarer la guerre à Israël.
Une autre partie de la population craint une guerre destructrice à un moment où le Liban traverse une grave crise économique : les caisses de l’État sont vides, la communauté internationale et les pays arabes se désintéressent du pays. Dans ce contexte, toute reconstruction, comme celle mise en œuvre au lendemain de la guerre de 2006, sera impossible.
Quant aux adversaires politiques traditionnels du Hezbollah, ils ne mâchent pas leurs mots. Ils estiment que toute implication dans la guerre ne servirait pas les intérêts du Liban qui doit se tenir à l’écart du conflit actuel.
Les autorités, elles, sont complètement impuissantes. Le Premier ministre Najib Mikati répète à ses interlocuteurs étrangers que le gouvernement ne détient pas la décision de la guerre et de la paix.
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