La Chine simule des frappes contre des «cibles-clés» à Taïwan

Washington a appelé à la retenue alors que la Chine a simulé des frappes contre des « cibles-clés » à Taïwan ce dimanche, au deuxième jour d’un exercice « d’encerclement total ». Mercredi, la présidente taïwanaise avait rencontré un haut responsable américain.

Des hommes en treillis qui jaillissent des casernes, des matériels qui se déploient – défense anti-aérienne, unité de missiles longue portée, avions de combats J-10 J-11 et J-16, bombardiers H-6K et 9 et navires de guerres, dont le porte-avion Shandong – sont de nouveau sur les écrans de la télévision centrale de Chine ce dimanche matin, rapporte notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde. « Le commandement du théâtre oriental de l’Armée populaire de libération organise simultanément des patrouilles avancées autour de l’île de Taïwan, dans une posture d’encerclement et de dissuasion globale », affirme le radiodiffuseur d’État.

Neuf navires de guerre et 58 avions chinois
Le ministère de la Défense taïwanais a détecté neuf navires de guerre et 58 avions chinois autour de l’île, après avoir repéré autant de bateaux et 71 aéronefs la veille. Il a affirmé suivre les mouvements de l’armée chinoise grâce à un « système de renseignement et de reconnaissance conjoint », précisant que des avions de combat et des bombardiers figuraient parmi les appareils volants détectés jusqu’à midi heure locale.

Également dimanche, l’armée chinoise a simulé des « frappes de précision » contre des « cibles-clés sur l’île de Taïwan et dans les eaux environnantes », impliquant des dizaines d’avions et des troupes au sol, selon la télévision d’État.

« Joint Sword »
Dissuasion, représailles… Sans évoquer directement la visite de la présidente taïwanaise aux États-Unis mercredi, c’est un « avertissement sérieux » qui est adressé au gouvernement taïwanais, qualifié par Pékin de « forces séparatistes prônant l’indépendance de Taïwan en collusion avec des forces étrangères ». Tsai Ing-wen avait rencontré le Speaker de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy et Pékin avait promis de réagir avec des mesures « fermes et énergiques ».

La Chine considère Taïwan comme une province qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Washington a réitéré samedi son appel à « ne pas modifier le statu quo ».

L’opération, baptisée « Joint Sword » (épée commune), au large de la province orientale chinoise du Fujian, doit se poursuivre jusqu’à demain lundi, avec des tirs réels près de l’île de Pingtan. Les navires civils ont été prévenus de s’écarter des voies navigables. Les exercices se poursuivront ensuite (mardi, jeudi et samedi, puis les 17 et 20 avril), sous commandement cette fois du théâtre sud-est de l’Armée populaire de libération.

(Et avec AFP)

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