Au Kenya, nouveau rebondissement dans l’affaire du massacre de la forêt de Shakahola. En avril 2023, un charnier y avait été découvert, vers Kilifi, sur la côte kényane. 429 dépouilles y avaient été retrouvées. Des personnes mortes de faim. C’étaient les adeptes de l’Église internationale de la bonne nouvelle du pasteur évangéliste autoproclamé Paul Nthenge Mackenzie, qui prêchait un jeûne extrême pour rejoindre Jésus. Hier, l’homme et ses 94 co-accusés ont été hospitalisés suite à une grève de la faim.
C’est très affaiblis que se sont présentés hier, les 95 prévenus au tribunal de Mombasa au Kenya. Certains ne pouvant pas marcher jusqu’à la salle d’audience. C’est donc le juge qui s’est déplacé pour les rencontrer et en conclure que leur état nécessitait une hospitalisation.
Risque de fuite
Depuis près d’une semaine, Paul Nthenge Mackenzie et ses co-accusés ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur détention provisoire. L’audience d’hier devait notamment permettre au parquet de présenter ses arguments pour contester la demande de liberté sous caution déposée par la défense. Le ministère public met en avant un risque de fuite des prévenus et redoute que le pasteur n’influence les témoins compte tenu de son emprise sur ses adeptes.
« Ces gens n’ont vraiment aucune honte », s’est indigné un militant des droits de l’homme de Kilifi, « faire une grève de la faim compte tenu de ce qui leur est reproché est indécent ». Paul Mackenzie est coutumier du fait; Il en a déjà entamé plusieurs depuis le début de sa détention provisoire en mai 2023.
« Torture sur enfants »
Lui et ses coaccusés doivent répondre de plus de 200 chefs d’accusation dont « assassinat », « terrorisme » et « torture sur enfants ». La prochaine audience est fixée au 5 mars 2024.
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