Kédougou : une Césarienne ratée cause la mort d’une femme, le bébé découpé avec une paire de ciseaux

Kédougou est secouée par un drame atroce. Une Césarienne ratée a causé la mort de la mère et du bébé qui a été découpé avec une paire de ciseaux. Ainsi, le gynécologue Léon Faye, l’anesthésiste Abdoul Aziz Dioum et l’infirmier Bakary Diabakhaté ont été arrêtés sur instruction du procureur de la République.

Comme ce qui s’est passé à Louga, il y a mois, avec la mort de Astou Sokhna, une affaire encore plus grave C’est produite à Kédougou. Des faits qui font état d’un double homicide survenu à l’hôpital de la ville minière. Il résulte des premiers éléments de l’enquête que c’est dans la nuit du 30 août que la dame Dioura Diallo dite Mamy, en état de grossesse très avancée, a été admise au district sanitaire de Kédougou, vers 19 heures, après de vives douleurs au ventre. Mais les parents et le mari de la victime étaient loin d’imaginer ce qui attendait Dioura Diallo dans cette structure sanitaire. Sur les lieux, Mamy a été d’abord référée à la maternité pour les besoins de son accouchement. La matrone a finalement constaté que la dame pouvait accoucher par voie normale.

Après quelques instants, constatant que la tête de l’enfant commençait à sortir, contrairement au reste du corps, elle panique et court appeler le gynécologue Léon Faye. Le quel rapplique ventre à terre. Les deux heures de temps de multiples manœuvres pour faire sortir le nouveau-né, sont restées vaines, malgré les cris de détresse de sa maman, Dioura Diallo, qui saignait abondamment. Les blouses blanches ont finalement suspendu les opérations pour acheminer la victime au bloc opératoire pour une Césarienne. Son calvaire y a décuplé, les manœuvres des blouses blanches ayant été sans succès.

Le bébé mutilé avec une paire de ciseaux

Au cours de l’intervention chirurgicale, le bébé a été mutilé, causant ainsi une hémorragie. La dame qui a eu un arrêt cardiaque a rendu l’âme, rejoignant son enfant. C’est au moment d’évacuer les deux corps sans vie de la dame et de son nouveau-né à la morgue de la structure sanitaire que des accompagnateurs, témoins des cris de détresse de Mamy, ont décidé de dénoncer ce traitement. Alors ce qui était parti pour être un accouchement normal tourne au pire. Les autorités judiciaires régionales ont été saisies de cette affaire très sensible.

«Dioura Diallo n’est pas morte naturellement. Elle a été victime d’une négligence de la part de l’équipe médicale du district sanitaire de Kédougou. Le bébé et sa maman ont été tués», dénoncent des parents de la victime. De sources proches de l’enquête, les témoins et autres membres de la famille de la défunte ont chargé les blouses blanches qui étaient sur les lieux d’avoir abandonné la malade à son sort. Le procureur Baye Thiam entre dans la danse Pour que justice soit faite, les témoins sous le couvert de l’anonymat ont aussitôt informé le procureur de la République près le de grande instance de Kédougou, Baye Thiam.

Le maître des poursuites n’a pas mis du temps pour alerter les éléments de la brigade de la gendarmerie de Kédougou qui sont entrés dans la danse pour tirer cette affaire au clair. L’enquête dont la première manche a démarré par des auditions a finalement abouti à l’arrestation du gynécologue Léon Faye, de l’anesthésiste Abdoul Aziz Dioum et de l’infirmier Bakary Diabakhaté qui sont présentement placés en position de garde à vue dans les locaux de la gendarmerie pour homicide volontaire.

Pour avoir la version des faits du district sanitaire de Kédougou, nous avons appelé Docteur Danfakha, le médecin chef, qui a refusé tout commentaire, expliquant qu’il est dans les locaux de la brigade de gendarmerie. Aussi, le médecin chef de région Dr Diop n’a voulu faire le moindre commentaire suite au scandale qui secoue le district sanitaire de Kédougou. Quant au mari de la dame, Mor Cissé, petit-frère de l’ancien maire de Kédougou, il a promis de se prononcer après le deuil. Des groupements de femmes, dont la défunte Mamy Doura était membre, ont rappelé aux blouses blanches de Kédougou que ces faits qui ont valu les décès d’une des leurs et son bébé devenus récurrents ces derniers temps, ne sont pas tolérables.

«Nous condamnons fermement ce qui vient de se produire et qui a coûté la vie à Mamy et son enfant. Du reste, ce dernier incident en date, tout comme les autres cas du même genre passés, fera l’objet d’une plainte auprès des autorités judiciaires pour suite à donner», dénoncent Fatou Diallo et ses cama rades. Ces femmes qui portent le deuil voudraient rassurer qu’aucun cas de ce genre ne restera impuni. Mieux, les femmes comptent battre le pavé dans les prochains jours et dénoncer le comportement des blouses blanches qui fait que certaines femmes pour se soigner sont obligées d’aller jusqu’à Tambacounda ou Kaolack.

Avec L’Observateur

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