Israël: nouvelles manifestations contre le projet de réforme du pouvoir judiciaire

Cette semaine encore, des manifestations en Israël pour protester contre la réforme du pouvoir judiciaire. Le plus important rassemblement s’est tenu à Tel-Aviv, mais des manifestations se sont déroulées dans d’autres villes, notamment à Jérusalem.

« Protégeons les minorités », « nous ne sommes pas en Pologne, encore moins en Hongrie », scandent les manifestants massés très symboliquement face à la résidence d’Isaac Herzog, le président israélien au rôle largement cérémonial. Pour le caricaturiste Michel Kichka, c’est l’avenir du pays qui est en jeu.

« Cette soi-disant réforme, que Bibi est en train d’essayer de faire dans la justice israélienne, conduit Israël en dehors de la démocratie et risque, si elle passe, de changer complètement l’État pour lequel on défend l’avenir. Je pense que l’avenir est en danger. Les anarchistes, ce sont ceux qui sont au pouvoir pour le moment, c’est pour ça que je suis dans la rue. »

Les organisateurs ont voulu mobiliser des participants de tout bord politique. De gauche comme de droite. Et nombreux dans la foule sont ceux qui portent la kippa.

Claude Klein, manifestant et professeur de droit constitutionnel, estime que la poursuite des manifestations pourrait faire fléchir en fin de compte le gouvernement.

« Ce n’est qu’un début, il faudrait que ça tienne longtemps et on va voir comment le gouvernement va réagir. Mais c’est très important, et je crois que Netanyahu en tient compte. »

Des rassemblements ont eu lieu dans toutes les grandes villes israéliennes. La manifestation la plus importante s’est déroulée à Tel-Aviv avec plus de 100 000 participants. Ce gigantesque mouvement de protestation devrait se poursuivre la semaine prochaine à l’appel de plus de 40 organisations civiles et politiques.

Pour les médias en Israël, un combat de longue haleine s’est engagé

« La croisée des chemins », titre ce matin un quotidien. Cent trente mille manifestants dans tout le pays, selon le quotidien de gauche. Pour un éditorialiste, relate Michel Paul, notre correspondant à Jérusalem, c’est la fin du commencement de cette vague de protestation qui a un but double : repousser la réforme du pouvoir judiciaire prônée par Benyamin Netanyahu et ses alliés, et aussi en fin de compte faire tomber le gouvernement d’extrême droite qu’il dirige.

Et les médias citent l’orateur principal de la grande manifestation à Tel Aviv, l’écrivain David Grossman qui parle d’une époque noire qui s’est abattue sur Israël. « Le moment est venu de se lever et de crier. Je refuse d’être en exil dans mon propre pays », proclame-t-il encore.

Une journée difficile pour le Premier ministre israélien. Il va devoir limoger ce dimanche lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement le ministre de l’Intérieur et de la Santé Arye Deri sur décision de la Cour suprême. Et il devra aussi régler le premier différend au sein de sa coalition autour du démantèlement d’un avant-poste dans le nord de la Cisjordanie. Une mini-colonie mise sur pied sans le feu vert du gouvernement. Les ministres de l’aile droite exigent maintenant en compensation l’évacuation immédiate du village bédouin Khan el Ahmar.

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