Israël: l’exécutif prend des mesures après les attaques à Jérusalem-Est

Après un week-end meurtrier, le cabinet de sécurité israélien a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche une série de mesures, dont une privant des « familles de terroristes » de certains droits.

Réuni en urgence samedi soir après ces attaques, le cabinet restreint a « arrêté une série de mesures pour […] faire payer les terroristes et ceux qui les soutiennent », selon un communiqué officiel, après trois heures et demie de débats. 

C’est le Premier ministre israélien qui a donné le ton d’emblée en promettant une réponse forte, rapide et précise au terrorisme, rapporte Michel Paul, correspondant de RFI à Jérusalem. Nous ne cherchons pas l’escalade, mais nous sommes prêts à réagir à n’importe quel scénario, a ajouté Benyamin Netanyahu.

Les ministres et les responsables de la sécurité ont décidé de murer immédiatement la maison de la famille de l’auteur de l’attaque contre la synagogue du quartier de Neve Ya’akov. Et la procédure est en déjà en cours ce dimanche matin. La maison devrait être détruite par la suite.

Le cabinet restreint a ensuite évoqué une série de mesures. Le renforcement de la colonisation en Cisjordanie, une décision prise à la veille de la visite à Jérusalem du secrétaire d’État Antony Blinken. Accélérer également le processus d’acquisition d’armes pour les citoyens israéliens qui répondent aux critères.

Il est question aussi de révoquer la nationalité ou les permis de résidence des auteurs d’attaques et de leurs familles, ce qui permettrait de les expulser. Les ministres de l’aile droite du gouvernement ont évoqué des mesures plus musclées, mais Netanyahu a réitéré son appel aux Israéliens : ne faites pas justice vous-mêmes. C’est le rôle des forces de sécurité, a-t-il souligné.

Les mesures annoncées sont dans la ligne des propositions de ses partenaires politiques d’extrême droite lui ayant permis de revenir au pouvoir fin décembre, à l’issue des législatives du mois précédent. Elles risquent de s’appliquer en premier lieu à des Palestiniens ayant la nationalité israélienne et des Palestiniens ayant le statut de résidents de Jérusalem-Est conférant à ces derniers un certain nombre de droits et d’obligations identiques à ceux des Israéliens.

Je pense que c’était une bonne idée de venir ce soir quand même, dans le silence comme on l’a vu, sans musique, sans haut-parleur… Avec des bougies bien sûr ; marquer le fait que nous sommes de tout cœur avec tous ceux qui sont dans la peine en ce moment. Mais la vie du pays continue malgré tout.


Hommage aux victimes lors d’une manifestation contre la réforme judiciaire

« Nous sommes ceux qui allons payer le prix »
De Washington à Moscou, de nombreux dirigeants étrangers ont dit leur effroi ce samedi 28 janvier, après les deux attaques successives commises par des Palestiniens à Jérusalem-Est, tout en appelant à la retenue.

L’Autorité palestinienne s’est pour sa part abstenue de condamner et a jugé qu’Israël était « entièrement responsable ». Ces violences surviennent après une brusque escalade du conflit israélo-palestinien, après la mort jeudi 25 janvier de neuf Palestiniens dans un raid de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine.

À Jérusalem et en Cisjordanie occupée, l’ambiance est extrêmement tendue. Les Palestiniens craignent le pire, après la promesse de Benyamin Netanyahu « d’une réponse israélienne forte ».

La veille, il y avait aux quatre coins de la Cisjordanie et dans la bande de Gaza un concert de klaxons et de feux d’artifices, ceux de certains Palestiniens célébrant l’attaque. D’autres, au contraire, n’ont absolument pas le cœur à se réjouir. Ils parlent d’une société blessée, cassée, qui en arrive à célébrer la mort de cette manière.

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