Irlande du Nord: trois hommes interpellés après une attaque contre un policier

La police nord-irlandaise a arrêté ce jeudi trois personnes dans l’enquête sur la tentative de meurtre d’un policier mercredi soir, dans laquelle les soupçons se portent vers des « républicains dissidents violents », ravivant les douloureux souvenirs du passé sanglant de la province britannique.

Des trois hommes arrêtés ce jeudi par la police nord-irlandaise, on ne connaît que les âges : 38, 45 et 47 ans. Tous trois ont été interpellés à une cinquantaine de kilomètres d’Omagh, à l’ouest de la province britannique, où un policier a été grièvement blessé par deux hommes masqués qui s’étaient enfuis dans une voiture sombre, retrouvée brûlée à la périphérie de la ville.

John Caldwell n’était alors pas en service. Il encadrait à un entraînement de football avec des enfants, en présence de son fils. Grièvement blessé, le policier expérimenté, membre depuis 26 ans des forces de l’ordre, « se bat pour sa vie », a expliqué devant la presse Simon Byrne, de la police nord-irlandaise. Son état est jugé « critique, mais stable ».

Pour l’heure, l’attaque n’a pas été revendiquée. Si l’enquête n’écarte aucune piste, elle se concentre sur un groupe de républicains dissidents appelé la Nouvelle IRA (nouvelle Armée républicaine irlandaise), hostile à la domination britannique et désirant une Irlande unie. Ce groupe avait reconnu sa responsabilité dans le meurtre de la journaliste Lyra McKee, tuée d’une balle dans la tête il y a quatre ans, rappelle notre correspondante à Londres, Marie Boëda. Une enquête à laquelle John Caldwell avait participé. La Nouvelle IRA avait présenté ses excuses aux proches de la jeune femme, expliquant qu’elle se trouvait aux côtés des forces de l’ordre.

Rishi Sunak « horrifié »
« Il n’y a absolument aucune tolérance envers de telles attaques par les ennemis de notre paix », ont déclaré dans un communiqué commun les dirigeants des cinq partis politiques nord-irlandais. Ils soulignent la « colère » de la population locale, dans une ville marquée par l’attentat le plus meurtrier du conflit nord-irlandais, perpétré après la signature de l’accord de paix il y a un quart de siècle. Le 15 août 1998, un attentat à la voiture piégée revendiqué par un groupe dissident de l’IRA avait fait 29 morts et 220 blessés.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak s’est quant à lui dit « horrifié par les tirs honteux sur un officier de police qui n’était pas en service ». « Il n’y a pas de place dans notre société pour ceux qui cherchent à nuire aux fonctionnaires qui protègent la population », a-t-il ajouté dans un tweet.

L’attaque intervient à un moment politique délicat pour la province britannique où le Brexit a ravivé les tensions communautaires. Les institutions locales, censées être partagées entre les communautés, sont bloquées depuis plus d’un an. Londres tente actuellement de s’accorder avec Bruxelles sur une modification du statut douanier de la province et de faire revenir les unionistes dans un gouvernement local.

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