C’était le 20 mars 2003 : 20 ans se sont écoulés depuis l’intervention américaine en Irak. Les habitants de Bagdad s’en souviennent, pour nombre d’entre eux avec amertume.
À quelques centaines de mètres de là où se trouvait encore, il y a 20 ans l’immense statue de Saddam Hussein, dans le quartier animé de Karrada, Ezzet, vendeur d’épices, est très amer lorsqu’il repense aux derniers jours de mars 2003. « Je n’ai pas l’impression que ça remonte à 20 ans. Dans les 20 dernières années, qu’est-ce qui a changé ? Rien n’a changé, ils ont juste renversé Saddam Hussein, c’est tout », dit-il.
Ali, vendeur de poissons dans la rue, est dans le même état d’esprit. « Au début, nous pensions que de bonnes choses allaient en ressortir. Rien de bénéfique n’a été apporté à la population : pas d’infrastructures, pas de constructions, rien », estime Ali.
« J’aimerais qu’on puisse retourner à l’ancien régime »
S’ils se souviennent tous du 20 mars comme d’une journée traumatisante, les conséquences de l’invasion américaine ne sont pas perçues par tous de la même façon. Zeinab, elle, ne voit qu’un chaos après 2003. « J’aimerais qu’on puisse retourner à l’ancien régime, maintenant la corruption est partout, il y a des vols et du vandalisme », dit-elle.
Duaa, elle, ne regrette pas l’ancien régime dont sa famille avait été victime. « Bien sûr, c’est positif. Nous avons été libérés d’une période sombre. Même si la situation actuelle n’est pas idéale, c’est toujours mieux que ce que nous avions avant », estime-t-elle.
Depuis la chute de Saddam Hussein, vingt années se sont écoulées, marquées par des guerres, le terrorisme et des conflits internes. Le nouveau régime tente toujours en Irak de trouver son équilibre.
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