Plus de 282 millions de personnes dans 59 pays et territoires ont souffert de l’insécurité alimentaire aiguë en 2023. C’est ce que révèle le Rapport mondial sur les crises alimentaires publié cette semaine par l’alliance des acteurs humanitaires et de développement créée par les Nations unies.
Ces chiffres représentent une augmentation de 24 millions par rapport à l’année précédente. Le nombre de personnes menacées par la faim dans le monde n’a jamais été si élevé. Cette augmentation s’explique par une plus grande couverture analytique et par la détérioration de l’insécurité alimentaire dans certains pays, notamment les territoires touchés par les conflits.
En effet, « les conflits et la violence sont les facteurs les plus importants de l’insécurité alimentaire aiguë. Les conflits sont les principaux facteurs dans 20 des 59 pays étudiés dans le rapport. Ce sont les facteurs clés pour le plus grand nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë. Le deuxième facteur est lié aux p__hénomènes météorologiques extrêmes. Nous avons connu l’année la plus chaude jamais enregistrée, le phénomène El Nino, pour ne citer qu’un des facteurs, a été un élément clé de cette situation. Les chocs économiques ont été le troisième facteur le plus important. Là encore, je pense qu’il est important de ne pas considérer ces trois facteurs de manière isolée. Ce que nous constatons, c’est que souvent, typiquement, ces trois facteurs se renforcent mutuellement et exacerbent ensemble la situation d »insécurité alimentaire », explique Rein Paulsen, directeur du Bureau des urgences et de la résilience de la FAO.
Le Soudan représente l’une des pires crises de la faim au monde, avec 18 millions de personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë.
« Nous avons constaté une dégradation significative au cours des 12 derniers mois, parce que cela fait 12 mois ce mois-ci que les combats ont commencé dans le pays, ce qui montre à nouveau cette relation directe entre le conflit et l’insécurité alimentaire. Mais l’autre chose que nous avons vue au Soudan, c’est l’impact de la crise climatique et du changement climatique. Certaines des communautés que j’ai visitées dans l’État de la mer Rouge, par exemple, m’ont montré des infrastructures agricoles de base qui ont été emportées la dernière fois qu’il y a eu des pluies importantes”, déclare Rein Paulsen, directeur du Bureau des urgences et de la résilience de la FAO.
Les cinq pays ayant le plus grand nombre de personnes confrontées à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire sont la RDC, le Nigeria, le Soudan, l’Afghanistan et l’Éthiopie. La Palestine, le Sud-Soudan, le Yémen, la Syrie et Haïti sont quant à eux touchés par des niveaux élevés de faim, selon le rapport.
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