401 morts et plusieurs blessés, c’est le bilan des récentes inondations des différents villages du territoire de Kalehe dans la province du Sud-Kivu. La délégation gouvernementale a donné ce bilan lundi à Bukavu sans donner plus de précisions sur le nombre des disparus. Mais à Kalehe des familles entières espère retrouver les leurs.
Sur ce port de Nyamukubi, des enfants, et des jeunes gens contemplent la lune tard dans la nuit, ils ont tout perdu, rapporte notre envoyé spécial à Kalehe, William Basimike. « Tout cet endroit que vous voyez ici, depuis Bushushu jusqu’à Nyamukubi, même ici à Lwano ce n’étaient que des maisons, mais la catastrophe a tout emporté, se désole Delphin Habamungu, la trentaine. Ma maison, ma belle-mère ainsi que mes deux belles-sœurs. Alors, nous sommes restés près du port à l’abri. Nous n’avons pas mangé depuis cinq jours, il n’y a pas d’eau potable. Nous risquons de mourir de faim et de soif ».
Sur les rives du lac Kivu tout est noir, mais Asumani Rugwiza, 43 ans, a toujours les yeux rivés sur le lac Kivu, il attend. « J’ai perdu 20 membres de ma famille ! Nous attendons de voir si nous allons retrouver d’autres corps. Nous avons trouvé certains corps sur les eaux, on nous a dit que d’autres corps ont flotté dans l’île d’Idjwi, des corps en provenance d’ici à Chirakara, et Nyamukubi/Centre », explique-t-il.
La crainte d’épidémies
Au milieu des grosses pierres charriées par les eaux, certaines familles ont fabriqué des cabanes en paille et tentent de s’y abriter en attendant les secours. La délégation gouvernementale a acheminé des vivres ainsi que des cercueils lundi, elle est attendue à Kalehe ce mardi. Depuis samedi, plus de 200 corps ont été enterrés. Mais, une centaine d’autres restent encore à être inhumés. Une situation qui fait craindre à l’apparition de maladies.
L’équipe gouvernementale est arrivée pour faire le point de la situation générale. Voir comment faire pour retrouver nos compatriotes disparus. Malheureusement, plus les jours passent, moins il y a d’espoir.
« J’ai été sur les lieux du drame, j’ai vu qu’il y a encore des corps pas encore récupérés. Normalement, il faut sortir les corps et les enterrer sinon ça ne va pas. Après s’il y a des pluies, elles emporteront le sable et la terre donc on risquera d’avoir le corps déjà en état de putréfaction. Il faut vraiment avoir une équipe qui va aider à chercher les corps pour que les gens soient enterrés dignement », explique Jean-Paul Cikwane, médecin à l’hôpital de Panzi à Bukavu.
Plusieurs équipes de secours sont à pied d’œuvre pour tenter de retrouver les personnes disparues. Vincent de Paul est porte-parole de la Croix-Rouge, en lien direct avec ses collègues dans la province du Sud-Kivu. « Plusieurs corps ont été retrouvés dans la boue et nos équipes continuent aussi à chercher dans les décombres d’autres corps qui seraient encore ensevelis », affirme-t-il.
D’après la Croix-Rouge, les centres de santé à Bukavu sont débordés, ce qui a nécessité le déploiement des médecins d’autres régions pour soutenir la réponse du gouvernement.
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